La révolution néolibérale a-t-elle eu lieu dans notre pays ? Il semble que l'insubmersible "modèle belge" ait finalement pris l'eau. Et pendant que l'État se saborde, les violons de l'assistance sociale jouent leur plus beau requiem.

Jour funeste de repli sur soi pour les uns, délivrance pour les autres : le 23 juin 2016 restera une date fondamentale de l'histoire du Royaume-Uni. Il y a tout juste six ans, un peu plus d'un Britannique sur deux votait en faveur d'une sortie de l'Union européenne, laissant stupéfaite l'élite du pays. C'est pourtant en son sein qu'une petite minorité a grandement oeuvré pour ce résultat : des milliardaires adeptes du laisser-faire le plus total ont tiré leur carnet de chèques pour financer la campagne du leave.

Les mouvements d'extrême droite qui prospèrent aujourd'hui considèrent que le libéralisme est allé trop loin dans l'individualisme, le respect des minorités et la mondialisation. La politiste Marlène Laruelle décortique ce courant « illibéral » qui, de la Russie aux États-Unis en passant par la France, gagne chaque jour du terrain.

Dans son dernier ouvrage, l'historien des idées analyse le malaise démocratique actuel. Faire prévaloir les droits des individus sur la décision collective l'explique en partie.

Jusqu'ici, les gouvernements progressistes au pouvoir au Chili après Pinochet n'ont pas réussi à rompre avec ses politiques éducatives et notamment à revenir sur le financement public des écoles privées, cause de très fortes inégalités sociales et scolaires. Un échec persistant qui alimente l'extrême droite...

En 1861, lorsque la guerre de Sécession éclate , les compromis de la Constitution s’effondrent. La fracture entre le Nord et le Sud atteint son paroxysme. La défaite des confédérés et l’abolition de l’esclavage en 1865 marquent l’accession au droit de vote pour les Noirs. Mais le Sud restreint ce droit, qui ne sera restauré qu’au terme d’un siècle de luttes, en 1965. Le Ku Klux Klan, fondé dès la fin de la guerre civile, incarne la violence extrême qui continue de diviser le peuple américain.

Depuis les années 80, de nombreux chercheurs en sciences sociales, principalement anglo-saxons, dénoncent les effets du néolibéralisme sur les villes. Explosion des inégalités, gentrification, éviction des populations précaires, envol des loyers, ghettoïsation des populations à la fois les plus riches et les plus pauvres... Le politologue spécialiste des métropoles Gilles Pinson, professeur à l'institut d'études politiques de Bordeaux, synthétise dans son dernier livre ces critiques, les nuance parfois et tente d'y trouver des solutions.

La solidarité n’est certes pas une thématique nouvelle, mais les modalités récentes de son expression méritent néanmoins d’être questionnées. Au cours de ces dernières années, diverses initiatives et pratiques solidaires ont vu le jour dans un contexte politique et social pourtant peu favorable. Ce contexte est en effet largement dominé par une idéologie néolibérale qui incite davantage à la satisfaction des intérêts égoïstes et à la mise à l’écart des personnes les plus vulnérables (migrants, allocataires sociaux, etc.).