Issue d'une thèse, cette étude explore l'histoire mémorielle des guerres menées par les Romains dans la péninsule Ibérique. L'auteur analyse la façon dont ces faits sanglants ont été repris et diffusés selon une approche sociale, historique et littéraire. ©Electre 2024

L'Espagne et le Portugal nous offrent quelques-uns des plus beaux sites du patrimoine mondial. De la tour de Belém au palais de l'Alhambra, ce sont successivement des trésors d'architecture Maure, de style Renaissance ou baroque qui se présentent ici.

Un dossier détaillé sur les intrigues occultées de l'histoire, révélant la coexistence et les stratégies subtiles entre les Empires de Charles Quint et du Portugal, une épopée captivante de rivalités, alliances et partage du monde. Les travaux historiques relatifs à Charles Quint et à son Empire affluent, mais occultent souvent qu'un autre Empire coexiste avec le sien, celui du Portugal. Le contemporain et beau-frère de Charles Ier d'Espagne, Jean III de Portugal, impose un style aujourd'hui peu connu à son parent, afin de maintenir une expansion à son Empire ultramarin, rival et toutefois complice de celui du Saint Empire Romain Germanique de Charles Quint. Le Traité de Tordesillas a alors, sous l'égide de la Papauté, partagé le monde entre deux possesseurs, l'Espagne et le Portugal. La personnalité de ce souverain portugais, faite de ruses dilatoires, de lenteurs calculées et de tergiversations, illustre une stratégie du faible au fort, qui souligne la compétition entre les deux Empires Ibériques, de poids inégaux. Il élèvera son pays à un rang d'acteur dans l'histoire européenne de la Renaissance, succédant à l'époque des Découvertes. De l'Empire de Jean III et de celui de Charles Quint ainsi que des autres Empires coloniaux européens ultramarins, subsiste une vision d'ordonnancement du monde tournée vers la paix, pourvu qu'elle soit partagée par le restant du monde. A cette époque, la France, l'Angleterre, le Turc, les principautés italiennes, la Papauté, l'émergence des principautés protestantes de l'Europe du Nord participent à fractionner l'Europe, au lieu de l'unir selon le dessein de Charlemagne. Ce dessein ne sera atteint qu'après la Seconde Guerre Mondiale.