A toujours scruter son environnement ou la mine de ses semblables, l'homme aurait appris à lire avant d'écrire... Il s'est bien rattrapé ensuite : depuis ses premières pattes de mouches cryptiques laissées sur les parois des cavernes, ce sont sans doute plus de 130 millions de titres qui ont été écrits, imprimés, publiés. Aujourd'hui, le texte est partout, protéiforme - dans les journaux, les livres et les bandes dessinées, sur les affiches, les panneaux, les écrans de nos ordinateurs et smartphones...

Le politique et le religieux semblaient cloisonnés depuis l'avènement de la République. Une exposition aux Archives nationales montre pourtant comment les notions de sacré et son corollaire, le sacrilège, perdurent jusqu'à nos jours.

Pour marquer l'anniversaire de la loi de 1949 sur les publications destinées à la jeunesse, la BnF organise une exposition passionnante sur l'histoire de la censure appliquée au domaine éditorial des enfants et adolescents. Visite guidée en compagnie de sa commissaire, Marine Planche.

Le tonitruant faux pas de madame Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, dénonçant en février dernier, dans la foulée, l'islamo-gauchisme et le militantisme "gangrénant" l'université, eut au moins un effet salutaire : celui de faire éclater au grand jour une de ces querelles qui, de tribunes en pétitions, de plaintes en affaires, d'accusations en dénégations, divisent le monde de la culture, des arts, des lettres et des sciences sociales depuis plusieurs années, avec le soutien actif de l'archipel des réseaux et, à l'occasion, de démonstrations de rue.

Après s'en être pris aux dissidents, aux avocats des droits humains, à la presse, aux écoles privées, le président chinois s'attaque à la culture pop du divertissement, dernier espace de respiration d'une jeunesse qu'il veut mettre au pas.

Ils sont parfois si grands qu'ils finissent roulés dans les réserves des musées, si fragiles que la moindre exposition ou manipulation devient une menace, si confidentiels que seuls quelques initiés en connaissent encore l'existence. D'autres ont été volés, censurés ou refoulés. "Beaux Arts" les a retrouvés pour vous et vous ouvre les portes de son éphémère musée de papier. Objets d'art furtifs. Ces grands formats impossibles à accrocher. Cachez ce sexe ... Derrière les murs, dans les sous-sols, dans des caisses ou sur la planète Mars. À la recherche d'oeuvres disparues.

Cet été, les Presses universitaires de Cambridge ont cédé à la censure chinoise, avant de se rétracter. Le directeur de l'Institut Montaigne apelle les démocraties à se battre contre les coups de boutoir idéologiques de Pékin.

Après l'affaire des photos de l'attentat de Nice, l'historien Fabrice d'Almeida décrypte l'"euphémisation de la violence".

Le Kremlin surveille et censure le Web. Francesca Musiani, du Centre Internet et société du CNRS, décrypte les ressorts de cette reprise en main.

Sous la pression des hémicycles politiques et des réseaux sociaux, une fièvre réactionnaire s'abat sur le cinéma, le théâtre, la musique... Plongée dans un monde de censure et d'intimidations devenues tristement ordinaires.

En France, le Conseil constitutionnel a invalidé le 7 juin 2020 l’essentiel de la loi Avia, un texte qui organisait la censure extrajudiciaire d’Internet sous l’égide du gouvernement et des grandes plates-formes numériques. Cette décision n’est cependant pas de nature à remettre en cause la relation multiséculaire entre l’État et le capitalisme informationnel.