Selon les chiffres de l'Insee, moins de 2% des nouveau-nés ont une mère de moins de 20 ans. La problématique de la grossesse à l'adolescence fait partie intégrante des préoccupations gouvernementales qui ne l'envisagent que comme une grossesse "non désirée", cela contribuant à une représentation stigmatisante de la jeune femme enceinte. Peu d'études décrivent les grossesses qui se déroulent avant les 20 ans de la future mère, si bien que l'on connaît mal le parcours de ces parents encore dans l'adolescence, qu'il s'agisse de celui de la grossesse ou celui en post-natal.

A partir de 2020, la pandémie de Covid-19 a entraîné une réorganisation des soins y compris dans les maternités, accentuant ainsi les injonctions biomédicales pendant la grossesse et l'accouchement. En France, les nouvelles restrictions et contraintes observées dans certains hôpitaux ont été fortement médiatisées et relayées sur les réseaux sociaux, avec en particulier la dénonciation de deux pratiques : l'imposition du port du masque et le refus de permettre aux patientes d'être accompagnées pendant l'accouchement.

Elles se sentent prises au piège et osent le dire, bravant le "maternellement correct" : si c'était à refaire, ces femmes, de plus en plus nombreuses, n'auraient pas d'enfant. Une parole douloureuse mais libératrice, qui devrait enfin faire bouger les lignes d'une société encore trop déterministe.

Dans "Les Conflits d'une mère", Elisabeth Badinter raconte comment cette impératrice d'exception a aussi Incarné un tournant dans l'histoire de la maternité.

La féminité - son intimité, ses hauts, ses bas, ses aléas - est devenue la proie de bien des convoitises consuméristes. Après les règles et la ménopause, dont l'invisibilité ancestrale est dénoncée à grand renfort de trémolos et de gadgets réparateurs, c'est au tour du post-partum de passer à la caisse.