Présenté à Cannes l'année dernière, en salle depuis le 24 avril 2024, "Occupied City", le dernier film de Steve McOueen, écrit avec sa compagne Bianca Stigter, est plus qu'un film, non pas seulement parce qu'il dure plus de quatre heures, mais aussi parce qu'il est une véritable expérience pour le spectateur, après l'avoir été sans doute pour le réalisateur. Caméra d'or à Cannes pour "Hunger" (2008), Oscar du meilleur film à Hollywood pour "Twelve Years a Slave" (2014), McOueen n'en reste pas moins l'artiste radical que l'on connaît, lauréat du Turner Prize en 1999.

Dans "Blitz", l'Anglais Steve McQueen raconte comment son pays a affronté la guerre éclair de 1940-1941. Il revient sur la conception de ce film puissant.

Londres, 1941, le tapis de bombes allemandes, l'angoisse permanente de la destruction, la résilience et le courage des habitants... Ces images édifiantes du Blitz sont précisément celles que Steve McQyeen ne montre pas dans son onzième long métrage - en comptant les cinq films de son anthologie "Small Axe" (2020), oeuvre majeure qu'on ne peut décemment réduire à son origine télévisuelle, tout comme il serait paresseux de regarder "Blitz" comme un "film de plateforme".

Steve McQueen change de registre. L'ex-enfant prodige des galeries d'art délaisse la maîtrise formelle et les dramas mémoriels de ses débuts pour adapter une série britannique des années 80. Mais derrière la série B flamboyante se cache un grand film de l'ère MeToo coécrit avec l'auteure Gilian Flynn. Rencontre avec un cinéaste en colère. Un deuxième article : Dangereuse sous tout rapport.