Depuis les années 1990, l'histoire de la rivalité américano-soviétique a été revisitée en profondeur par la Nouvelle histoire de la Guerre froide, grâce à un accès plus large aux archives, en raison notamment de l'ouverture de celles du bloc communiste. En s'appuyant sur ces nouvelles sources, et sur les apports de l'histoire transnationale et connectée et de l'histoire globale, ce numéro souligne la diversité des acteurs impliqués et des terrains investis par le conflit. Il donne ainsi à voir les visages multiples de la Guerre froide révélés par les travaux des trois dernières décennies.

La crise des missiles de Cuba a constitué au cours de la guerre froide une crise stratégique grave, mais limitée dans le temps. Elle ne peut pas être disjointe d'une autre crise nucléaire- de longue durée, celle-là-, celle de Berlin, avec pour point commun la question clé du rôle exercé par les armements nucléaires comme facteur de stabilité dans les relations internationales. La gestion de la crise de Cuba fut à double détente - à la fois secrète et publique -, mettant en exergue le rôle décisif du dialogue dissuasif entre les États-Unis et l'URSS.

En 1964, en pleine guerre froide, le président français visite les dix pays sud-américains. Entre succès populaire et brouillage du message.