Pendant 20 ans, JK Rowling a été une idole. Elle a donné naissance à Harry Patter alors qu'elle vivait des minima sociaux, a fait lire les enfants et enchanté les adultes (ou l'inverse) et, encore l'année dernière, sa saga était élue "roman préféré" des lecteurs du Monde. Et puis soudain, la voici dépassée : par son personnage, sur lequel elle voudrait garder à tout prix le contrôle, et par l'époque, après ses prises de position récentes et controversées sur les personnes transgenres. Au point de faire vaciller son oeuvre et sa statue ?

Où sont passés les génies foudroyants, les histrions de la virulence, les chantres des vérités implacables ? Désir de notabilité, peur de passer pour un dingo ou un suppôt des "extrêmes", nous nous sommes habitués à viser bas, à penser petit et à parler trouillard.

Le milieu littéraire n'échappe pas aux débats entourant les sujets sociétaux en 2020. Les ouvrages sur les questions de religion, de genre ou de race peuvent être de plus en plus critiqués et remis en question par un pan de la société, qui veut les censurer. Certains titres historiques sont également remis en cause, comme "Les Dix petits nègres" d'Agatha Christie, renommé "Ils étaient dix". Dans ce contexte, les éditeurs tentent de ne pas laisser la bien-pensance prendre le dessus afin de sauvegarder la liberté d'expression.

L'éditeur britannique du célèbre écrivain jeunesse, mort en 1990, a entrepris de lisser ses textes, en ôtant par exemple des expressions considérées comme blessantes. Outre-Manche, l'initiative a déclenché un tollé. Sommaire. Non, c'est une honte ! Oui, modifier n'est pas censurer.

Pédophilie, antisémitisme, sexisme, les agissements de l’auteur(e) condamnent-ils l’oeuvre ? Gisèle Sapiro verse une nouvelle pièce à ce débat renouvelé à l’ère de #MeToo.

Certaines personnalités de gauche manquent de conviction dans leur défense de la liberté d’expression, constate, inquiet, l’écrivain indo-britannique Kenan Malik dans le "Guardian".

Défense des minorités, mise à l’index de personnalités, effacement de certaines oeuvres... La "cancel culture" va-t-elle trop loin, au point d’empêcher tout débat ? La presse étrangère se déchire. Sommaire. Ce que l’on sait de la "cancel culture". Au secours les maccarthystes reviennent ! Une menace contre la démocratie. Le bûcher des innocents. L’ultime parade de vieilles élites dépassées. Une gauche trop "identitaire"?

L'enjeu de la présidentielle du 3 novembre est le plus important depuis la Seconde Guerre mondiale. Enquête sur une démocratie au plus mal. Sommaire. L'Amérique sur un volcan (et nous avec). Yascha Mounk : "Il y a une guerre civile culturelle au sein des élites américaines". Bataille politique sur le green. Tu me déplais, je te supprime.

Le Premier ministre du Québec, sur la suggestion des libraires, a publié une liste de lectures mentionnant l'essayiste québécois, pourfendeur du politiquement correct. Mal lui en a pris!