Directeur de recherche à Inria et à l'ENS Paris, Serge Abiteboul évoque l'intelligence artificielle, l'apprentissage automatique, les algorithmes, et leur impact sur la recherche et le monde.

On a longtemps pensé qu'une machine serait intelligente le jour où elle battrait le champion du monde d'échecs. C'est arrivé en 1997, et depuis, "l'intelligence artificielle", qui se distingue mal de l'informatique plus "ordinaire", irrigue nos ordinateurs, nos téléphones et nos réseaux. Mieux : depuis les années 2010, une approche ancienne, mais un peu délaissée, celle du réseau de neurones numériques, est venue à bout de problèmes jusque-là sans solution.

C'est entendu, sous réserve d'être bien entraînés et gavés de données, les réseaux de neurones font des étincelles. Comment s'y prennent-ils ? C'est un problème : si l'intelligence artificielle symbolique était lisible, l'intelligence artificielle connexionniste, celle de l'apprentissage profond est opaque. Parfois, la variation d'un seul pixel la fait dérailler. Beaucoup d'essais et d'erreurs sont nécessaires, car la théorie des réseaux neuronaux est très incomplète. Quant à savoir ce qu'ils comprennent...

Jusqu'où pourront aller les machines dotées d'intelligence ? Trouver une réponse à cette question n'est pas l'apanage de la science-fiction. Entre chercheurs, la possibilité qu'au-delà de la seule intelligence "artificielle" émerge une conscience qui le soit aussi est chaudement débattue. Les neurones artificiels seront-ils assez performants pour cela ? Il est vrai que, comparé à ceux de notre cerveau, ils sont encore bien trop gourmands en énergie, mais des pistes d'amélioration existent. L'intelligence artificielle du futur sera sans doute aussi plus perméable à nos émotions.

Souvent assimilés à des boîtes noires, les algorithmes d'apprentissage actuels produisent des résultats encore difficiles à expliquer. Des chercheurs proposent de les soumettre aux méthodes destinées à l'étude du cerveau.

Ne les confondez pas avec des PC portables ordinaires. Grâce à leur nouvelle puce neuronale, ces Copilot+ promus par Microsoft mettent les atouts de l'intelligence artificielle à portée de clic. Le changement est d'importance, même si toutes les promesses ne sont pas encore tenues. Sommaire. Le PC fait sa révolution avec Copilot+. Le nouveau cerveau de nos ordis. Un système prometteur, mais encore à peaufiner. Un investissement à moyen terme.

Si performante soit-elle, l'intelligence artificielle n'égalera sans doute jamais les capacités humaines. Mais ses progrès fulgurants affectent déjà ce qui fonde notre humanité : le lien avec l'autre. Quand les défunts envoient des SMS et qu'un être humain peut tomber amoureux d'un robot, les certitudes vacillent... Sommaire. "L'intelligence artificielle ne remplacera jamais l'autre. Elle ne remplace que le vide". Pourrons-nous connecter notre cerveau à une machine ? Les réseaux de neurones sont-ils plus efficaces que le cerveau humain ? Les machines auront-elles un jour une conscience ?