Après une admirable trilogie sur le djihadisme, Frédéric Paulin livre le premier tome d'une nouvelle série de fiction. Un polar ancré dans les remous de la guerre du Liban, aux répercussions toujours actuelles.

La rentrée littéraire se conjugue avec l'actualité internationale. Les bombes qui pleuvent des deux côtés de la frontière libano-israélienne résonnent crûment avec le dernier roman de Frédéric Paulin, "Nul ennemi comme un frère", dont le premier tome raconte le Liban du début de la guerre civile (1975-1983). Ces deux actualités en miroir rappellent combien le pays du Cèdre se situe sur un volcan aussi bien communautaire que géopolitique.

Chômage, corruption, inégalités, pauvreté... Le 17 octobre 2019, l'annonce d'une taxe sur les appels WhatsApp et Messenger a fait exploser la colère des Libanais·es, surtout celle de la jeune génération. Depuis, ils et elles dénoncent, dans la rue, un quotidien sans avenir, volé par la classe politique au pouvoir depuis plus de trente ans.

La présidence de Michel Aoun a pris fin le 31 octobre 2022. Celui qui avait promis d'être le "père de tous" est éreinté par la presse locale, qui parle d'"un échec total" et d'un "marchand de haine".

Cet auteur et chroniqueur pour le quotidien libanais "L’Orient-Le Jour" raconte le conflit dévastateur qui aura duré quinze années (1975-1990), et qui a englouti un peuple entier. Le Liban en porte toujours les stigmates.

À partir des années 1960, Beyrouth séduit les réalisateurs libanais comme étrangers. Ils dévoilent une ville cosmopolite, festive et prospère dans laquelle pullulent les espions. Entre 1975 et 1990, changement brutal, les films sur Beyrouth dépeignent les ravages de la guerre et les violences des groupes armés et milices qui transforment la capitale libanaise en un champ de ruines.