Il clame sa loyauté envers François Hollande et Jean-Marc Ayrault, affiche sa solidarité avec ses collègues ministres, joue les rassembleurs... Mais qu'arrive-t-il donc au ministre du redressement productif ? Hier trublion incorrigible, il semble aujourd'hui rentrer dans le rang. Laissant à d'autres le statut d'élève turbulent.

Après la camouflet de Florange, il a failli abandonner son porte-feuille. Il a finalement décidé de changer de costume. Fini le croisé des causes perdues, place à un dirigeant qui se défend d'être un électron libre à l'aile gauche du PS. Pour être, le temps venu, l'homme de la relève?

En quatre ans, François Hollande a accompli ce dont la droite rêvait : il a explosé son propre camp. Au sein du PS, les divisions se creusent. Mélenchon prospère sur les colères de la rue. Valls et Macron capitalisent sur une rupture idéologique qui pourrait aussi sonner l'heure de la reconstruction... Ou de la destruction.

François Hollande a tiré sa révérence sans panache, estime la presse européenne. Quant à Manuel Valls, il doit maintenant relever le défi du rassemblement du PS, affirme "Politico". D'autres candidats, comme Arnaud Montebourg, Jean-Luc Mélenchon ou Emmanuel Macron, sont passés au crible par les médias étrangers.

Elle a des prétendants mais pas de boussole. La gauche est laminée entre une droite en pleine dynamique et une extrême droite en embuscade. Il y a, bien sûr, les éternelles querelles de personnes. Mais, cette fois, le malaise est bien plus profond : il n'y a plus de socle commun. Mélenchon joue la radicalité avec un certain succès. Macron veut révolutionner la donne politique. Montebourg entend incarner le "sérieux" et Valls prétend rassembler "les gauches irréconciliables", après les avoir fustigées !

Il y a presque deux ans, l'ex-ministre de l'Economie se lançait dans les affaires. Alors qu'il s'apprête à se déclarer pour 2017, "l'Obs" s'est penché sur son bilan d'entrepreneur.

Arnaud Montebourg se fait productif : l'ex-ministre du Redressement a inversé sa courbe de l'emploi. Il s'est fait embaucher par Hervé Giaoui, le PDG d'Habitat. Et vante sa nouvelle vie de retraité de la politique.

En couple à la ville comme en politique, les deux anciens ministres Arnaud Montebourg et Aurélie Filippetti dézinguent la politique du gouvernement. Et fomentent leur vengeance contre François Hollande pour 2017.

L'ancien ministre de l'Economie prépare son come-back dans le plus grand secret. Son ambition : incarner la "vraie" gauche et gagner la présidentielle l'année prochaine.

Mélenchon, Le Pen, Montebourg, Le Maire : après le référendum britannique, les prétendants à la présidentielle de 2017 rivalisent de propositions pour, au mieux, refonder l'Europe, au pire l'envoyer valser.

Même ses proches s'en sont inquiétés : depuis plusieurs semaines, l'ex-ministre était aux abonnés absents. La fin de la primaire à droite et le suspense sur la candidature de Hollande bientôt levé lui dégagent le terrain pour repartir à l'offensive.

La sidération après le renoncement de François Hollande aura été de courte durée. En quatre jours, tout s'est emballé. Le Premier ministre achève à peine sa déclaration de candidature que déjà s'enclenche le "tout sauf Valls". Arnaud Montebourg, Benoît Hamon, Marie-Noëlle Lienemann, ses concurrents au sein de la primaire de la gauche, donnent de la voix, mais aussi Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon, candidats "libres".