Albert Uderzo n'est plus. Le génial dessinateur d'Astérix est mort d'une crise cardiaque le 24 mars dernier. Il avait fait don à la Bibliothèque nationale de France, en mars 2011, des planches originales de trois albums de la bande dessinée la plus connue au monde. Ce don exceptionnel, constitué des planches d'Astérix le Gaulois, le tout premier de la série, de celles de la Serpe d'or et de celles d'Astérix chez les Belges, ont été au coeur des deux expositions consacrées à Astérix dont le commissariat était assuré par Carine Picaud : la grande exposition «Astérix à la BnF!

L'auteur à succès de "Zaï zaï zaï zaï" enchaîne les bandes dessinées et les romans - dont le récent et très drôle "Journal d'un scénario". Il signe d'ailleurs, sous le nom de Fabcaro, celui du prochain album d'Astérix, "L'Iris blanc". La consécration pour un artiste qui a longtemps galéré, mais dont l'univers absurde séduit aujourd'hui.

Il est toujours passionnant d'entrer dans l'intimité d'une collection, qui plus est quand c'est celle d'une personne que vous croisez régulièrement. Ici, il s'agit de Jacques Glénat, un éditeur bien connu des amateurs de bande dessinée. Quand il ne publie pas "Titeuf", "Le Triangle secret", "Lou" ou des mangas, il aime acheter des pièces d'artistes ou d'artisans de sa région comme des peintures ou des planches de bandes dessinées. Une partie de cette collection est montrée à l'occasion des 400 ans du couvent Sainte-Cécile, ou il a installé ses bureaux.

Bien que n'étant pas fan des nostalgiques, je me suis plongé avec délices dans le livre de François Rivière, "Confessions d'un amateur de bande dessinée belge" aux Impressions nouvelles, où il évoque les auteurs de l'âge d'or de la BD belge qu'il a lus enfant avant de les rencontrer ensuite par passion ou, bien souvent, dans le cadre de sa collaboration à "Schtroumpfanzine". À travers le récit de ses échanges avec les monstres sacrés de cette époque - Hergé, Jacobs, Macherot, Jacques Martin, etc.

S'il ne devait en citer qu'un, il les retiendrait tous. La formule est rapide, mais c'est le sentiment qui s'impose lorsque Julien « June » Misserey, interrogé sur ce qu'il pense être les titres « phares » de l'éditeur québécois Drawn and Quarterly, mentionne plusieurs dizaines de noms. Et pour cause, en trente-cinq ans. D+Q a pris le temps (l'aiguille effrénée mais réfléchie) d'accueillir dans son catalogue de pointe la fine fleur des plumes et pinceaux nord-américains et internationaux.

Dans son nouvel album, "Grizzly Jam", Alice Chemama nous envoie dans le parc de Yellowstone à la poursuite du vénérable ours américain transformé en attraction touristique. Ce n'est pas la première fois que la Parisienne nous emporte sur son dos creuser les contradictions de notre monde. La première fois, nous voyagions dans le temps avec "Les Zola". La deuxième, nous partions à la découverte des vallées industrielles alpines dans À l'ombre du Mont-Blanc. Dans tous les cas, nous étions projetés au coeur de ses territoires grâce à une narration légère et une science du paysage imparable.