S'il faisait effectivement beau à Paris, ce printemps là, la vie n'y était pas facile pour un réfugié politique sans permis de travail. Certes, Fred Uhlman avait de l'imagination, mais être successivement élever des poissons exotiques et peintre naïf ne nourrissait pas son homme. L'Espagne fut un temps plus accueillante , puis l'Angleterre. Mais Fred Uhlman y fut finalement interné à la déclaration de guerre...

L'auteur nous fait revivre heure par heure, minute par minute, les journées dramatiques qui ont marqué le début de la Seconde Guerre mondiale. La paix chancelle mais des hommes espèrent encore contre tout espoir, car personne ne la voulait, cette guerre, hormis Hitler. Un livre en tous ponts remarquable

Charlotte Delbo (Vigneux-sur-Seine, 1913 - Paris, 1995). Elle adhère à la Jeunesse communiste en 1932 et rencontre Georges Dudach en 1934, qu'elle épouse. Assistante de Louis Jouvet, de 1938 à 1941, jusqu'au départ du comédien, en mai 1941, pour une tournée en Amérique latine. Avec son mari, elle entre dans la Résistance en 1941 et fait partie du « groupe Politzer », responsable de la publication des Lettres françaises dont Jacques Decour était rédacteur en chef. Ils sont arrêtés le 2 mars 1942 et Georges Dudach sera fusillé au Mont Valérien, le 23 mai 1942, à l'âge de 28 ans. D'abord incarcérée à la Santé, à Paris, elle est transférée à Romainville, le 24 août 1942, avant d'être déportée à Auschwitz, par le convoi du 24 janvier 1943 - un convoi de 230 femmes dont elle racontera le destin, après la guerre. Elle est l'une des 49 femmes rescapées de ce convoi et portera, le reste de sa vie, le numéro 31661 tatoué sur le bras. Par la suite, elle est envoyée à Ravensbrück le 7 janvier 1944. Libérée par la Croix-Rouge le 23 avril 1945, elle est rapatriée en France en passant par la Suède. Après la guerre, Charlotte Delbo travaille pour l'O.N.U. puis, à partir de 1960, au C.N.R.S., devenant la collaboratrice du philosophe Henri Lefebvre.

1940 : Lion Feuchtwanger, opposant de la première heure au régime nazi, est installé en Provence. C'est par le journal qu'il apprend que l'article 19 de la Convention d'Amistice oblige les autorités françaises à remettre à l'occupant les citoyens allemands réfugiés et recherchès par les nazis...