La vie de Suzanne Valadon, modèle et artiste, est un véritable roman. Depuis la rétrospective organisée il y a près de trente ans en Suisse, le public n'a pas eu l'occasion de voir en France l'ensemble de son travail. Grâce à Chiara Parisi, la directrice du Centre Pompidou-Metz, voici plus de deux cents oeuvres pour comprendre son travail audacieux, parfois provocant.

Avec ce tableau réalisé de 1848 à 1859, le peintre octogénaire assouvit un fantasme masculin, celui d’explorer un lieu interdit réservé aux femmes. En raison de son érotisme, le Louvre le refusera – par deux fois – et le public ne le découvrira qu’en 1905.

Dès la naissance de la photographie, l'érotisme investit l'image. L'iconographie qui s'est développée échappe toutefois à tout enfermement dans un genre, car elle est avant tout une histoire de regards... et d'époque.

Les nus féminins de Claude Gavrache sont comme des poèmes qui, à travers des corps sans décor, guettent des âmes. Ils témoignent d’une foi en la splendeur de l’humain.

« De tous les arts d'agrément c'est, à mon sens, de l'érotisme que se rapproche le plus la peinture. » Raymond Queneau, dans un texte publié en 1951 par Maeght dans une livraison de la collection "Derrière le miroir" consacrée à Morris Hirshfield (1872-1946), précise qu'il ne veut « pas dire par là que le but de la peinture soit la représentation figurée des femmes, quoique le nu ait toujours été reconnu comme un des "accomplissements" de cet art. » Ce texte a pour titre "J'appelle un chat un chat". Rigueur qui veut qu'il n'y ait pas la moindre incertitude quant à ce que l'on désigne.

Il aura fallu soixante ans pour que Suzanne Valadon (1865-1938) retrouve la faveur et les cimaises du Musée national d'art moderne. Entre-temps, l'histoire de l'art s'est redessinée et la reconnaissance des artistes femmes est enfin advenue, permettant un nouveau regard sur l'oeuvre singulière et follement libre de cette artiste résolument moderne au destin unique.