Au sein du dispositif de mise en scène imaginé par Jonathan Glazer dans "La Zone d'intérêt", Sandra Hüller interprète ce qui semble impossible à interpréter : une inhumanité tranquille, inconsciente d'elle-même. Cette performance au cordeau, glaçante mais jamais ostentatoire, nous a donné envie de rencontrer une actrice dont la carrière a pris, avec "La Zone d'intérêt" et, bien sûr, avec "Anatomie d'une chute", une ampleur internationale.

Deux films français présentés au Festival de Cannes et sortis en salle en 2023, "Anatomie d'une chute" (Justine Triet) et "Le Procès Goldman" (Cédric Kahn), bien qu'éloignés l'un de l'autre, aussi bien sur le plan stylistique que thématique, ont pour point commun de prendre la cour d'assises comme lieu d'action, en partie pour le premier, presque intégralement pour le second.

La filmographie de Michael Haneke avait déjà donné lieu à l'édition de deux coffrets DVD, l'un, réunissant 5 films, proposé par Les Films du Losange ; l'autre, plus complet, édité en 2012 par TF1 Vidéo. Dans le premier coffret, chaque film était accompagné d'un entretien avec Serge Toubiana. Dans le second, les films étaient présentés en alternance par Michel Cieutat et Philippe Rouyer.

Si le geste fondateur de la modernité picturale consiste à regarder le peintre en train de créer ("Les Ménines" de Vélasquez), il en est de même pour le cinéma qui, très tôt, s'est plu à représenter son propre processus de fabrication.

Les acteurs remplacent, dans 1' imagination, les figures historiques.

Max déteste les robots. Pour elle, c'est la fin de l'humanité. Mais s'ils étaient plus sympas qu'elle ne le pensait ?

Après une réflexion sur la fabrique d'un dictateur au titre inspiré de Jean-Paul Sartre ("L'Enfance d'un chef", 2015) et un portrait ambigu d'une star de la pop ("Vox Lux", 2018), Brady Corbet franchit une nouvelle étape avec l'époustouflant "The Brutalist", prix de la mise en scène à Venise. Ce faux biopic s'impose comme une exploration des profondeurs de l'imaginaire américain. Rarement film aussi monumental aura autant séduit par sa musicalité et par l'éblouissement de ses textures.

Un mois avant la sortie de son thriller "Black Bag", Steven Soderbergh s'infiltre dans les salles françaises avec un film de fantôme élégant et émouvant. Tourné dans un décor unique, avec une petite troupe de comédiens remarquables, "Presence" pourrait bien être, discrètement, l'une des oeuvres les plus personnelles du réalisateur.

Le film tourné par Costa-Gavras d'après un livre sur la fin de vie et les soins qui l'accompagnent est fort et émouvant de bout en bout. Entre documentaire et fiction, il aborde des sujets aussi difficiles qu'indispensables, non sur le mode du plaidoyer, mais sur celui d'un questionnement, tour à tour drôle et angoissé, sur les moyens que nous avons d'envisager l'approche de notre mort.

Après "Retour à Bollène" (2017) et le superbe court métrage "Le Départ" (2020), le cinéaste franco-marocain Saïd Hamich Benlarbi poursuit son exploration des puissances du romanesque pour exprimer avec justesse le sentiment d'exil. En trois chapitres situés dans les années 1990, "La Mer au Loin" se révèle une fresque en miniature, un grand petit film, d'une ampleur humaniste et politique qui n'a d'égale que son apparente modestie.

Il y a les acteurs qui font exploser de rire les plateaux télé et vendre des magazines people. Il y a ceux qui fêtent, tournent et se déplacent en bande. Et puis, au milieu de tout ça, ni star ni jeune premier mais sacré partout, il y a Anthony Bajon.

La ville de Wallonie sert de décor au film de Fabrice du Welz, "Le Dossier Maldoror", en salle le 15 janvier. Une fiction inspirée de l’affaire Dutroux, qui a bouleversé la Belgique au milieu des années 1990. Le réalisateur belge a sondé le traumatisme de cette ancienne cité industrielle, où le pédocriminel a séquestré six de ses jeunes victimes.