L'ex-président ne supporte pas d'avoir un successeur. A la moindre occasion, il fait monter en ligne ses derniers grognards pour dire tout haut ce qu'il pense encore tout bas.

Depuis qu'elle est entrée en fonction, l'équipe Ayrault peinent à trouver ses marques, tant avec l'opinion qu'avec sa majorité. Le problème, c'est que ces multiples ratés n'ont pas qu'une seule cause...

Le Premier ministre s'est offert une bouffée d'oxygène au congrès du PS à Toulouse. Les soutiens qu'il a recueillis étaient-ils sincères ? Lui, en tout cas, veut croire qu'ils valident une méthode et une détermination.

Son pas de deux sur le mariage gay a ulcéré les uns sans calmer les autres. Le président se voulait rassembleur, il s'est montré pusillanime. Explication.

Avec la publication du rapport Gallois, il a repris la main. Histoire d'un plan de sauvetage dont il pense être, en toute modestie, l'inspirateur et le metteur en scène.

Une coalition s'organise pour attiser la colère du ″peuple de droite″ contre le mariage gay ou le droit de vote des étrangers. Sa cible : François Hollande, ce président pris sous le feu croisé de l'UMP, qui conteste sa légitimité, et d'une frange de la gauche, qui fustige ses reniements.

Face à une opinion qui décroche, le chef de l'Etat est aujourd'hui dos au mur. Est-il à la hauteur ? Est-il bien entouré ? Saura-t-il mobiliser le pays et vers quel cap ? A une semaine d'une conférence de presse clé, le président livre aux uns et aux autres sa part de vérité.

Prévue par deux dispositifs législatifs datant de 1945 et 1998, la réquisition de logements vacants revient dans le débat à la faveur d'une nouvelle mobilisation associative et de l'arrivée de Cécile Duflot aux affaires.

Avec Ayrault, la confiance est définitivement rompue. Avec Hollande, c'est l'heure du doute. Avec les Français et les syndicalistes, ça risque d'être chaud !

Hollande voulait préciser la ligne de son mandat. Il la brouille. Il entendait contenir les passions. Voilà qu'il les attise. Mais qui est-il vraiment ? Un briseur de rêves qui ne veut pas l'avouer ou un tacticien victime de ses petites habiletés ?

Il n'avait rien programmé. C'est l'événement qui s'est imposé à lui : deux crises - celle du Mali et celle du mariage gay - ainsi qu'un accord décisif entre partenaires sociaux. Le temps d'un week-end hors norme, le chef de l'Etat a fini par montrer comment il conçoit son rôle, son pouvoir et même... son avenir.

Le pouvoir n'avait pas le droit à l'échec. Pour obtenir un compromis inédit, il n'a cessé d'user auprès des partenaires sociaux de la séduction et de la menace.