Ils défient l'Etat, font fi de la loi et prônent ouvertement le jihad. Après bien des atermoiements, les autorités ont enfin décidé de sévir contre les membres d'Ansar el-Charia .

Les Frères musulmans au pouvoir en Tunisie, et surtout en Égypte, tentent de dévoyer la révolution à leur profit. Mais pour Jihane Sfeir (ULB), ils devront intégrer les règles démocratiques parce que "la société civile n'est pas prête à céder" sur les acquis du soulèvement.

Ennahdha pâtit d'un contexte géopolitique défavorable. Le parti doit choisir entre lisser son image et flatter son électorat.

Sept ans après le soulèvement de 2011, la jeune démocratie fonctionne en mode transition permanente. Et l'économie aurait besoin d'une approche bien plus audacieuse. Et pourtant, ça bouge, ça vit, ça vibre.

En ces jours de janvier 2014, dans le contexte fébrile du parachèvement de la Loi fondamentale, un débat dense a animé Tunis autour de la figure de Noah Feldman. Sa présence au sein du siège de l'Assemblée nationale constituante a été dénoncée en pleine séance de discussion sur l'un des articles de la Constitution. Certains y ont vu la preuve de la connivence des islamistes avec le milieu sioniste-américain. D'autres ont été confortés par cette preuve dans le délire qui a saisi ceux qui voient des complots partout...

Tunisie no futur ? On pourrait le penser : attentats, crise économique et sociale, état d'urgence, menaces à venir, laxisme du système... Pourtant, il y a aussi des éléments de résistance et de résilience. Quelque chose qui porte vers demain.

De Kasserine à Sidi Bouzid et à Tunis, la colère flambe dans le berceau des révolutions arabes. Entre le chômage, le népotisme et le terrorisme, le dernier printemps sombre.

En réponse à la grogne sociale, le gouvernement lance une offensive contre les barons de l'économie parallèle. Une opération qui interpelle ce journaliste tunisien.

En commettant leur attentat dans l'enceinte du Louvre tunisien, les djihadistes s'en sont pris au tourisme, à l'histoire du pays, à sa civilisation. Mais l'exception démocratique du monde arabe est déterminée à ne pas se laisser faire.

Cet article se propose d'explorer la situation de la Tunisie révolutionnaire de 2015, en prenant pour point de départ les discussions relatives à la loi sur la réconciliation économique proposée par le gouvernement d'Habib Essid. Ces discussions mettent en relief les jeux politiques et les tensions sur l'interprétation du changement en cours depuis 2010-2011. Ils permettent de qualifier la séquence actuelle de « restauration » au sein du processus révolutionnaire.