Les partenaires sociaux débattent le contenu du pacte de responsabilité promis par François Hollande. Non sans mal. Enquête sur des négociations à rebondissements.

Le gouvernement ne survivra pas aux municipales. Mais, si la main de Hollande tremble aussi fort, c'est que derrière le pacte de responsabilité se dessine une recomposition politique de grande ampleur.

Jamais, dans l'histoire de la Ve, une défaite aux municipales, même de grande ampleur, n'a fait tomber un gouvernement. Alors que son équipe roule sur les jantes, le président entend cacher ses dernières cartes jusqu'au bout. Voici pourquoi.

Aveuglement, amateurisme, obstination sur une ligne qui n'est pas celle de la vraie gauche : c'est la méthode et la personne du président qui sont contestées désormais à haute voix.

Jamais une telle purge budgétaire n'avait été programmée. L'enjeu, pour Hollande, est qu'elle apparaisse comme le signe de sa détermination réformatrice et non comme une ultime concession au patronat et à Bruxelles.

Face à l'adversité, le président n'est pas du genre à se bunkériser. S'il est aujourd'hui prêt à tout changer, du PS jusque dans sa propre maison, c'est pour être totalement libre tandis qu'à Matignon Valls est chargé de faire du Valls.

Ils étaient ministres sous Ayrault. Aujourd'hui qu'ils ne sont plus rien, ils témoignent. Qui est vraiment Hollande? Portrait cruel d'un homme plus dur qu'on ne le croit par ceux qui l'ont côtoyé deux années.

Ils se sont aimés. Ils se sont séparés et même déchirés sous le regard ébahi des Français. Valérie partie, revoilà Ségolène. Ministre et femme debout, au côté d'un président dans la tourmente. Histoire secrète d'un grand retour qui est aussi un grand pardon.

Pour Pascal Delwit, spécialiste de la social-démocratie européenne, le tandem Hollande-Valls vide le discours socialiste de sa substance pour en faire un pragmatisme d'inspiration blairiste.

Pour l'historien Jean Garrigues, la figure du monarque républicain est bousculée et dépassée par la culture contemporaine de l'insoumission et de l'individu-roi.

Deux ans après l'élection de François Hollande, tout le débat sur l'état crépusculaire du PS se voit relancé. "Le Nouvel Observateur" donne la parole à des intellectuels représentant diverses sensibilités de la gauche. Leurs constats sont souvent terribles.

Ils croyaient que le président était l'un des leurs. Aujourd'hui, ils crient à la trahison. Le pis, c'est que l'Elysée s'en moque, puisque le seul objectif est de montrer que tout est possible pour museler des collectivités locales trop longtemps dispendieuses.