Une conjoncture politique et économique morose, des partenaires sociaux combatifs, des réformes explosives en vue sur les retraites, la formation, l'assurance-chômage... Ce deuxième grand rendez-vous social de l'ère Hollande s'annonce périlleux.

Refonte de l'Etat-providence, aggiornamento fiscal, réforme des retraites, révision du statut de la fonction publique... Les ″réformateurs″ de la majorité estiment que le président et son gouvernement ne vont ni assez vite, ni assez loin.

Y aurait-il une fatalité à ce que le ministre de l'Intérieur défie le président de la République ? En prononçant un discours de politique générale la veille du 14-Juillet, Manuel Valls a réveillé les démons du passé.

Tans pis si ses ministres râlent. Hollande veut que leurs congés soient courts et studieux. Pour être sûr d'être obéi, il a choisi de donner l'exemple. Et malheur aux récalcitrants. Histoire d'un plan de com estival.

Plus qu'une simple rentrée, Hollande entend scénariser à sa main une année très politique qui s'achèvera, au printemps 2014, par des rendez-vous électoraux à haut risque. Décryptage d'une opération vérité dont l'échec sonnerait le glas du quinquennat.

Les points de friction ne manquent pas entre les socialistes et leurs alliés écologistes mais, à la veille d'une année électorale à haut risque, les Verts savent que Hollande n'a pas d'autre choix que de les soigner.

A la pointe du combat pour une sanction militaire du régime syrien, voici les hommes qui inspirent la ligne interventionniste du président.

A l'Elysée, au coeur du pouvoir, les méthodes de travail du chef de l'Etat sont aujourd'hui mises en cause et, avec elles, l'organisation de son propre cabinet. Et pourtant, là non plus, rien ne dit qu'il soit disposé à changer.

Comment le président a-t-il lui-même remonté la bombe qui lui a explosé au nez ? Pourquoi a-t-il accepté que Valls lui dicte sa loi ? Qui a fait descendre la jeunesse dans la rue et permis au PS de défier l'Elysée ? Histoire secrète d'un loupé magistral qui change le visage du quinquennat.

La colère monte dans le pays et le pouvoir sombre dans l'impopularité. Changer les hommes, corriger la méthode de gouvernement, accélérer les réformes, tel est le programme qui s'impose à François Hollande tant qu'il en est encore temps. Mais le peut-il ? Le veut-il ?

Pour sortir de la nasse, le président a-t-il d'autre choix qu'une nouvelle forme de cohabitation, soit avec Aubry, soit avec Valls ? A l'Elysée, en tout cas, cette idée progresse à grands pas.

A force d'hésiter, Hollande a laissé son Premier ministre se renommer lui-même tout en plaçant la question fiscale au coeur de son mandat. Une opération aussi audacieuse que risquée.