La figure du chef d'Etat intouchable a fait long feu. Comme à Dijon les 11 et 12 mars 2013, les Français ne se gênent plus pour apostropher le président. Une désacralisation de la fonction encouragée par l'hypermédiatisation de ses apparitions publiques... et par François Hollande lui-même.

L'affaire Cahuzac, le chômage, la réforme des allocations familiales... Les discussions sont animées à la table de Bernard Poignant. Depuis le début du quinquennat, ce proche de François Hollande réunit à déjeuner élus de terrain et membres de la société civile. Entre la poire et le fromage, il écoute leurs doléances. Puis transmet à l'Elysée. Une manière de prendre le pouls des Français pour un président qui peine à (se) rassurer.

Paul Boury tutoie les ministres, déjeune avec les parlementaires, textote avec les journalistes. Son métier ? Lobbyiste. Autrement dit : il joue les médiateurs entre ses clients - la moitié des patrons du CAC 40 - et la gauche de François Hollande, un ami de trente ans. Et monnaie son impressionnant carnet d'adresses avec un dilettantisme apparent.

Entre ces deux-là, le coup de foudre n'a pas eu lieu. Pourtant, ils se sont dit ″oui″. Car François Hollande et Angela Merkel n'ont d'autre choix que d'incarner le couple franco-allemand, ciment du projet européen. Dépassant la crise grecque et l'austérité, le président socialiste et la chancelière libérale apprennent donc à se connaître. Et s'avèrent mieux assortis qu'on ne l'aurait cru.

François Hollande vient de rentrer dans le rang. Comme François Mitterrand, Jacques Chirac ou Barack Obama avant lui, il vient d'adopter un chien. De quoi doper sa popularité.

Fin mai 2015, quatre grands noms de la Résistance entreront au Panthéon. L'épreuve de feu pour les "plumes" du Président. Depuis le légendaire "Entre ici, Jean Moulin", se montrer digne d'André Malraux relève de la gageure.

Il ne se veut ni journaliste, ni documentariste, ni metteur en scène. Yves Jeuland filme le réel, avec une prédisposition pour le monde politique. Ou plutôt ses coulisses. Sans férocité, il traque les moments de lâcher-prise. François Hollande lui en a-t-il montré beaucoup ? Pour "Un temps de président", diffusé le 28 septembre 2015, sur France 3, le réalisateur a posé sa caméra à l'Elysée.

L'idée du "président normal", c'était lui. Cet expert en communication a beau apparaître dans aucun organigramme, il oeuvre toujours auprès de François Hollande. A tel point que certains croient voir son intervention derrière la nomination de Delphine Ernotte à France Télévisions. Le défi de cet ancien trotskiste converti au social-libéralisme à la mode Macron : remettre le chef de l'Etat en selle pour 2017.

Le président de la République a annoncé un plan de 50 mesures de simplification qui fait la part belle à la dématérialisation documentaire pour les particuliers et pour les entreprises. Simultanément, le rapport Lemoine préconise d'accélérer "la transformation numérique de l'économie française".

Sondages en berne, élections partielles perdues... L'année avait mal commencé pour le chef de l'Etat. La guerre au Mali lui a permis de retourner la situation en sa faveur. Embellie fugace ou début de la reconquête ?

On le croyait débonnaire, et on l'attendait plutôt en politique intérieure. Surprise : du Mali à la Syrie, le président s'est coulé dans les habits du chef de guerre. Histoire d'une métamorphose.

Un Etat effondré, des milices à désarmer de toute urgence, des élections impossibles à organiser à court terme... La tâche de la France et de l'Union africaine s'annonce longue et très compliquée.