L'affaire Cahuzac et l'"Offshore Leaks" révèlent l'existence d'une industrie à part entière : celle de l'opacité financière. C'est elle que cible la loi américaine, en obligeant les banques étrangères à informer le fisc. L'Europe se donnera-t-elle les moyens pour sanctionner les fraudeurs et leurs complices ?

L'euro fête ses 11 ans, le 1er janvier 2010. A cette occasion, Jean-François Drevet analyse ici le rôle joué par la monnaie unique, depuis sa création, sur l'économie et les finances publiques des pays membres de l'Union européenne (UE) appartenant à la zone euro. L'auteur met d'abord en évidence la fonction protectrice et stabilisatrice de cette monnaie, particulièrement en temps de crise économique - en comparaison aux monnaies nationales.

Le vote du pacte de stabilité budgétaire et de sa ″règle d'or″ s'annonce comme la première épreuve du quinquennat de François Hollande, déjà en chute libre dans les sondages.

Pour le directeur du think tank Bruegel, Jean Pisani-Ferry, la dynamique de la crise n'est toujours pas enrayée.

L'UE compte une majorité de mauvais élèves, incapables de respecter les critères fixés par Bruxelles, dont le fameux 3% de déficit public. C'est le constat de "L'Expansion" à partir d'une étude du think tank Bruegel.

L'ancien ministre de l'Economie et des Finances de Jacques Chirac juge mortifère la divergence entre la France et l'Allemagne et s'alarme du non-respect des critères d'endettement et de déficit. C'est la survie de la monnaie unique, estime-t-il, qui est enjeu.

La crise grecque contraint l'Allemagne à envisager une réforme du pacte de stabilité.

Les pays de la zone euro n'aideront la Grèce que si elle ne peut emprunter sur les marchés financiers.

En contrepartie des 110 milliards d'euros d'aide de l'Union européenne et du FMI, la Grèce a annoncé le 2 mai 2010 un plan de rigueur d'une extrême sévérité. Les autres pays fragiles de la zone euro - Portugal et Irlande en tête - sont eux aussi contraints d'adopter des mesures draconiennes. Après eux, à qui le tour ?

Le sentiment d'être arrivé au bout. Chacun le pressent : le système européen, même rafistolé dans tous les sens, ne pourra plus tenir bien longtemps. Les dispositifs de crise (FESF, LTRO, etc.) ont échoué à dénouer le noeud gordien d'une crise à la fois souveraine et bancaire. A certains égards, ils l'ont même d'une certaine façon resserrée, aggravant le risque systémique.