Aujourd’hui, il ne reste qu’une seule espèce humaine : 'Homo sapiens'. Mais plusieurs types d’humains ont existé au cours du temps et certains ont vécu à la même époque ! À votre avis, qu’est-ce qui définit l’être humain ? Et quels traits partageons-nous avec nos ancêtres ? Peut-on encore faire parler les fossiles retrouvés il y a des décennies ? Alors que nous fêtons les 50 ans de la découverte de Lucy, partons à la rencontre de nos cousins préhistoriques.

Il y a cinquante ans, une équipe de chercheurs mettait au jour le squelette de la petite Australopithecus afarensis dans le désert éthiopien. Cette découverte a révolutionné l’histoire de nos origines en démontrant que l’évolution de notre espèce est le fruit d’un extraordinaire buissonnement.

A Lomekwi, au Kenya, l'équipe de Sonia Harmand a découvert des outils façonnés il y a 3,3 millions d'années. Ils prouvent que des hominidés ont taillé la pierre un demi-million d'années avant l'apparition du genre Homo. Notre enquête auprès des chercheurs révèle ce qu'ils ont déjà compris sur cette première culture technique. Sommaire. Les premiers tailleurs de pierre n'étaient pas des humains. Dikika, des traces de boucheries vieilles de 3,4 millions d'années ?, entretien avec Zeray Alemseged. "Des techniques de taille simples, mais exigeantes", entretien avec Michel Brenet.

Qui était cet australopithèque vieux de 3,2 millions d'années ? Sa découverte, il y a cinquante ans, a révolutionné l'histoire de nos origines mais bien des mystères demeurent, de son sexe à son degré de parenté avec notre espèce.

L’histoire d’Homo sapiens est plus complexe qu’on ne l’a longtemps imaginé, explique Jean-Jacques Hublin, titulaire de la chaire de paléoanthropologie au Collège de France.

'Homo sapiens' est né en Afrique. Mais partant du principe qu'on ne passe pas sa vie dans son berceau, il en est sorti... et à plusieurs reprises. Pour notre espèce, l'essaimage le plus réussi démarre il y a 70 000 ans : Proche-Orient, Europe, Asie proche puis Extrême-Orient. En quelques dizaines de milliers d'années, nos ancêtres sont partout ; rien ne les arrête, pas même des bras de mer infranchissables à la nage. Dans ce qui deviendra la France, peut-être sont-ils là plus tôt que soupçonné. Le Nouveau Monde, lui, est colonisé au terme d'un processus plus touffu qu'on ne l'avait imaginé.

L'humanité est multiple. Du moins, elle l'a été. Au temps où notre ancêtre 'sapiens' explorait le monde, il a croisé (et s'est croisé avec) d'autres espèces humaines : les mystérieux Denisoviens, par exemple, dont nous ne connaissons que de rares bouts d'os. Et bien sûr Néandertal, notre 'alter ego' longtemps méprisé et aujourd'hui en pleine réhabilitation. N'a-t-il pas bâti, dans l'obscurité d'une grotte du Sud-Ouest, un intrigant édifice à base de stalagmites ? n'a-t-il pas donné un partie de son ADN et reçu son chromosome Y d'un lointain 'sapiens' africain ?

Souvent, depuis sa découverte, en 1856, Neandertal a servi de repoussoir à l'homme moderne. Aujourd'hui, une exposition lui rend enfin justice...

Charniers, corps mutilés, crânes défoncés... Les vestiges qu'exhument les paléoanthropologues intriguent : quel était donc le mobile de ces tueries ?

Dans la grotte de la Roche-Cotard (Indre-et-Loire), des gravures pariétales datées de plus de 57 000 ans viennent d'être attribuées à Neandertal. Discutables pour un certain nombre de chercheurs, ces conclusions relancent le débat sur les supposés talents d'artiste de notre lointain cousin.