Voilà six semaines que l’Iran est secoué par une vague de manifestations inédites sinon par leur ampleur, au moins par leur nature. Car la mort le 16 septembre 2022 d’une étudiante de 22 ans, Mahsa Amini, après son arrestation pour « port de vêtements inappropriés », n’a pas seulement mis en lumière la brutalité et l’injustice de la police de la moralité. Elle a surtout mis le feu aux poudres et déclenché un mouvement sans précédent des femmes iraniennes, souvent très jeunes, contre l’oppression du régime.

Depuis l'écriture du cultissime "Gomorra", Roberto Saviano vit sous protection policière. Écrivain engagé, il est devenu la bête noire du gouvernement de Giorgia Meloni. À l'occasion de la parution du saisissant "Crie-le !", "Transfuge" l'a rencontré à Rome, sur les lieux de son combat.

Un an après le début de la révolte, le régime a-t-il remis au pas l'Iran ? Pour l'anthropologue Chowra Makaremi, malgré une cinglante répression, un processus irréversible s'est enclenché.

L'Iran est confronté à un soulèvement national remettant en question les racines islamistes (la confusion du religieux et du politique) du régime instauré en 1979. Pour comprendre les enjeux auxquels font face et le pouvoir et une société en quête de changement, il convient de revenir sur l'histoire, la géographie et les défis stratégiques et environnementaux à l'époque contemporaine.

En Iran, la contestation du régime qui a suivi la mort de Jina Mahsa Amini a gagné tout le pays et tous les secteurs de la société. Le 16 septembre 2022 à Téhéran, la jeune femme décédait après avoir été arrêtée par la police des moeurs pour avoir porté le voile, obligatoire, de manière « inappropriée ». La sociologue francoiranienne Azadeh Kian décrypte la cristallisation d’une tension parvenue à son extrémité, entre une société qui s’est modernisée et un régime islamique archaïque.

À Shanghai et Pékin, des manifestations ont éclaté ces dernières semaines contre la politique "zéro Covid" des autorités. Cette colère est particulièrement vive chez les étudiants, relève Alessia Lefébure, sociologue et spécialiste de l'éducation supérieure en Chine.

Fin 2022,l'ONG Iran Human Rights, sise à Oslo en Norvège, consacrait sa revue "Nos droits" au mouvement insurrectionnel en Iran. Intellectuels iraniens, femmes et hommes, réfléchissent dans ce numéro sur ce droit au bonheur bafoué, chaque jour, par la République islamique. Niloofar Gholami, journaliste au multimédia allemand DW et fervente défenseuse de la démocratie, en fait partie. Voici son interview.

Aux élections législatives, le parti nationaliste des Démocrates de Suède est devenu la première formation de droite, adoubée par la coalition au pouvoir. Mais la mise en œuvre de son programme identitaire et libéral ne se fera pas sans opposition.

Les manifestations en Iran reflètent une évolution significative de la société. De plus en plus de catégories sociales sont impliquées. Un pouvoir de moins en moins populaire ne tient que par la violence. Il semble bien condamné à long terme.

Faire payer le travail, pas le capital. Se conformer à la Commission européenne, pas à l’avis des Français. S’attacher aux grands équilibres budgétaires, pas aux grandes disparités de fortune. Le projet du gouvernement ravive la flamme égalitaire des Français.

Pékin continue de réprimer les militants prodémocratie de la ville. Le procès de dix-sept d'entre eux, qui s'ouvre en février, semble joué d'avance tant la perle de l'Orient a été mise au pas.

Guerres, mondialisation, réforme des retraites... L'habitude française d'être en désaccord et de se distinguer parmi les nations occidentales déplaît aux adorateurs du camp du Bien. Pourtant, comme démontré dans le passé, cette attitude est souvent salutaire. Sommaire. La France est belle quand elle dit... non ! Il y a vingt ans, la seconde guerre du Golfe. Ce "non" qui a fait le tour du monde. À Guéret, non à la réforme des retraites... et au déclassement. À Toulouse, ces ZFE qui ne passent pas. Bienvenue à Kafka-sur-Garonne. Demain, il va bien falloir leur dire non.