Trois maris, des amants, des amantes... En matière de passions intenses et de liaisons réprouvées, de ruptures douloureuses ou de scandales retentissants, la vie amoureuse de l'écrivain Colette (1873 - 1954) n'a rien à envier à celle des inoubliables héroïnes des Claudine, de Chéri ou encore de La Vagabonde. De la danseuse nue témoignant de l'envers du music hall des années folles, à la rédactrice influente de journaux à scandale, Colette a su faire de sa vie un véritable roman. Ecrivain et mime scandaleux, elle se dit pourtant être "foncièrement monogame", - ou si l'on préfère - la femme d'un homme à la fois... Tantôt d'une excessive méchanceté, tantôt d'un altruisme ou d'une bonté peu ordinaire, Colette n'hésite pas à imposer dans ses couples des ménages à trois ou, inversement, à rejoindre ses différents maris sur le front de Verdun, dans les combats de la Seconde Guerre mondiale, ou durant les purges antisémites. Avant d'être reconnue comme une figure majeure des lettres françaises du XXème siècle, Colette fut en son temps une incontournable personnalité du Tout-Paris littéraire, bohème et mondain. Elle devint rapidement l'égérie d'écrivains fatigués de l'esprit fin de siècle, de journalistes friands de scandales, de politiciens influents, jusqu'à son accession au rang de gloire nationale et de commandeur de la Légion d'honneur. En confrontant les écrits et les événements, Paul Argonne offre une vie de Colette "dérangeante" et surprenante par sa précision dans les détails. Des salons bruissant des conversations de Marcel Proust, Apollinaire, Sacha Guitry, Mistinguett, Jean Cocteau ou Marguerite Moreno à la secrète intimité des alcôves, cette biographie amoureuse nous entraîne dans un épicurien et passionnant tourbillon sentimental d'où émerge le portrait d'une très grande dame, éprise avant tout de liberté

Une enquête inédite sur le quotidien de l'écrivaine pendant la période de l'Occupation. ©Electre 2022

En 1923, avec Le Blé en herbe, Colette signe pour la première fois un livre du nom qu'elle s'est choisi. Sidonie Gabrielle Colette est enfin devenue Colette. Il lui aura fallu un demi-siècle pour se faire un nom et trouver sa place en littérature. Martine Reid retrace le long chemin qui a conduit Colette à s'émanciper de la tutelle familiale et masculine, à réaliser sa propre carrière artistique et à « devenir soi ». Elle analyse les places multiples qu'occupe Colette dans la vie privée (enfant, mariée, divorcée) et dans la vie publique (auteure d'abord dissimulée derrière Willy, journaliste, mime et danseuse, modèle de photographes et conférencière). Si, tour à tour femme-enfant, sauvageonne ou figure maternelle, elle se révèle pétrie de contradictions, Colette est avant tout une femme éprise de liberté et avide de défis, dont l'identité, jamais figée, évolue au gré des rencontres et des expériences. Cet essai interroge les faits de la vie, les œuvres produites et les positions prises. Les replaçant dans un contexte historique et littéraire précis, il fait émerger une « Colette avant Colette » dans toute sa complexité. Il fait également ressurgir un débat qui n'a rien perdu de son actualité : comment exister comme femme dans un milieu littéraire masculin, quelle place y occuper, comment s'y faire un nom, et à quel prix ?

A l'occasion du cent cinquantième anniversaire de la naissance de Colette en 2023, une séance d'hommage s'est tenue le 8 avril 2023 à l'Académie royale de langue et de littérature françaises, où l'écrivaine a été élue le 9 mars 1935 et reçue le 4 avril 1936. Sont présentés dans cet ouvrage des discours, des documents et des archives relatifs à l'arrivée de Colette dans cette institution belge. ©Electre 2024

Créée en 2015, la collection Ainsi parlait donne à lire les « dits et maximes de vie » de ceux dont les écrits ont atteint les plus hautes possibilités de l’expérience humaine dans le domaine de l’intelligence et de la sensibilité, qu’ils soient écrivains, artistes, philosophes ou spirituels. Plus qu’aucune idéologie ou chapelle, leur « sagesse », c’est-à-dire leur vision de l’homme et du monde, acquise souvent au prix des plus terribles épreuves, est peut-être ce que nous avons de plus précieux pour nous aider en une époque de grand désarroi.

« Pour dire le vrai, cette glycine, à qui je trouvais, sur ma table-banquette, une fragrance, une couleur bleu mauve, une attitude quasi reconnaissables, je me souviens qu'elle fut de mauvais renom, tout le long de l'étroit empire borné par un mur, défendu par une grille. Elle date de très loin, d'avant le premier mariage de Sido ma mère. Sa folle floraison de Mai, sa résurgence maigre d'Août-Septembre embaument les souvenirs de ma petite enfance. Elle se chargeait d'abeilles autant que de fleurs, et murmurait comme une cymbale dont le son se propage sans s'éteindre, plus belle chaque année, jusqu'à l'époque où Sido, penchée curieusement sur le fardeau de fleurs, fit entendre le petit “Ah ! Ah !” des grandes découvertes attendues : la glycine commençait à arracher la grille. » Glycine, rose, lys, tulipe, muguet… En près de 25 tableaux, Colette compose, de sa plume ciselée, un singulier herbier poétique.

« Moi, c'est mon corps qui pense. Il ressent plus finement, plus complètement que mon cerveau. Quand mon corps pense, c'est-à-dire quand je... quand il... alors tout le reste se tait. À ces moments-là, toute ma peau a une âme. » Sensuels, libérés, parfois même d'une ironie cinglante, les textes de Colette publiés ici célèbrent au féminin le corps, l'amour et la jouissance, la volonté farouche de s'émanciper pour « être en femme, simplement ».

Le volume rassemble, par ordre chronologique, une anthologie de textes de Colette où il est fait allusion au vêtement et à la mode. Le tout est accompagné de photos et dessins de mode et précédé d'une préface d'une universitaire spécialiste de Colette