Des années 1960 jusqu'à la fin des années 1980, Nicolas Bouvier (1929-1998) était pour ainsi dire inconnu en dehors du cadre restreint de la Suisse romande où il a eu, dès ses débuts, des lecteurs inconditionnels, et où la qualité de son oeuvre a d'emblée été reconnue.

Pour l'écrivain, voyager au long cours, c'est s'exposer a être « défait », à se dissoudre, jusqu'à ne plus distinguer, entre extase et souffrance, ce qui est soi et ce qui est autre, l'intériorité et le Dehors.

Nicolas Bouvier parle. Il est mort en 1998, quand il eut soixante-neuf ans, et sa voix nous revient aujourd'hui du bout du monde, de Chine et de Nouvelle-Zélande, du Canada et de Laponie, mais aussi du bout du temps puisque ces pages sont des fragments, des lambeaux, des pièces et des morceaux qui ont accompagné ou illustré la longue et parfois pathétique pérégrination que fut sa vie.

Interviewé par Géo quelques mois avant sa mort, le grand écrivain nous fait partager sa passion du voyage.

Rudyard Kipling fut le premier à voir dans l'Afghanistan une victime du Grand Jeu entre les puissances impérialistes. D'abord passionnés par l'histoire d'un pays conquis par Alexandre le Grand, Nicolas Bouvier, Joseph Kessel et Bruce Chatwin en sont venus à comprendre la philosophie de son peuple farouche...