A quelques jours de l'ouverture des Jeux olympiques d'hiver à Sotchi, le maître du Kremlin pavoise. De l'Ukraine à la crise syrienne, de l'affaire Snowdon à la libération de Mikhaïl Khodorkovski et des Pussy Riot, l'ancien colonel du KGB est à la manoeuvre. Sûr de sa force et rêvant de rebâtir un empire politique et économique qui rende a la Russie sa grandeur.

Le référendum du 16 mars 2014 sur le rattachement de la presqu'île à la Russie est un coup de maître pour Vladimir Poutine, indifférent aux sanctions inefficaces d'un Occident dépassé qui s'inquiète surtout des conséquences économiques de la crise. Désespérée par Washington et Bruxelles, et redoutant que le Kremlin n'en reste pas là, l'Ukraine mobilise.

Après lannexion de la Crimée, au mois de mars, le président russe, Vladimir Poutine, semble avoir lancé la phase suivante de son plan de démembrement de l'Ukraine. Face aux séparatistes qui tiennent plusieurs villes de l'Est, le fragile gouvernement de transition mis en place au lendemain des événements de février tente de résister malgré ses maigres moyens. Un combat d'autant plus désespéré que l'Occident ne peut rien faire.

Comme en témoigne son discours du 4 décembre 2014, le maître du Kremlin n'a pas l'intention de capituler face à la pression occidentale qui inflige à l'économie russe de graves dommages.

Depuis l'annexion de la Crimée, l'Occident tente de mettre la Russie au ban des nations : sanctions, exclusion du G8, humiliation au sommet du G20. Economiquement, symboliquement, la Russie paie le prix fort. Pourtant, soutenu par une large majorité de concitoyens - pour l'instant -, Poutine se montre déterminé. Et il séduit... à l'extrême droite, mais pas seulement. En Europe, la tolérance des peuples à l'égard du président russe, qui s'adresse désormais directement à eux, augmente. Jusqu'où ?

La communauté internationale n'a pas su tirer les enseignements du conflit de 2008 entre Moscou et Tbilissi. Le vrai perdant ? Kiev, estime ce journal.

Thomas Gomart, directeur l'Institut français des relations internationales (Ifri), livre son analyse sur les ressorts de l'intervention russe en Syrie. Cette relation bilatérale s'inscrit sur l'échiquier complexe des relations internationales en contrepoids aux autres puissances, l'Occident en tête. Elle marque également la volonté de redorer le blason des forces militaires russes, ternies par la Tchétchénie et de peser dans les relations diplomatiques internationales.