Bayrou, nouveau roi des salles de profs ? En fait, c'est moins lui qui séduit que la gauche qui ne parvient pas toujours à convaincre...

De gauche, certainement, socialiste mais sans le dire, le pacte présidentiel de la candidate est d'abord et surtout "ségolénien" de la tête aux pieds. Concret, antijacobin, et plus blairiste qu'on ne le croit.

Rien ne va plus à Saint-Germain-des-Près. D'anciens gauchistes s'enflamment pour le candidat UMP pendant que d'autres ricanent ou doutent face au phénomène Royal.

La semaine dernière, ils ont annoncé que tout était en train de basculer. Mais, derrière les chiffres qui ravissent les uns et démoralisent les autres, les vraies questions demeurent.

Service civique, réforme de l'Etat, réduction de la dette, formation pour les chômeurs... Un troublant consensus se dégage des programmes des trois principaux candidats.

Spécial "Le Nouvel Observateur" et "Esprits Libres". Guillaume Durand a réuni dans son émission sur France 2 du 2 mars 2007 un plateau prestigieux : Alain Finkielkraut, Cynthia Fleury, Bernard-Henri Lévy, Alain Minc, Michel Onfray et Jean Daniel ont débattu du rôle des intellectuels dans la campagne.

Il était parti en fanfare. Il découvre une campagne molle qui ne ressemble pas à la grande bataille attendue. Sarko le combattant a laissé la place à Nicolas le bien-pensant.

Ils sont cadres sup, de droite, ils ne supportent plus le candidat de l'UMP. Du coup, ils se tournent vers Bayrou. "Comme lui, disent-ils, nous sommes des rebelles !".

"Il n'a de modeste que ses origines", dit un de ses anciens proches. Le candidat UDF, qui juge Ségo inepte et Sarko inapte à gouverner, a une certaine idée de lui-même.

Parrainage pour Le Pen, "ministère de l'immmigration et de l'indentité nationale"... Pour sauver sa campagne, le candidat UMP a choisi sa stratégie : draguer le FN et ses électeurs.

"Il faudra un nouveau courant politique, démocrate. Les sociaux-démocrates auront leur place dans le rassemblement que je prépare. J'ai eu tôt le sentiment qu'il y avait un tiers état. J'ai une confrontation nette de projet de société avec Nicolas Sarkozy, pas avec Ségolène Royal. Je serai un président réformateur, comme j'ai réformé l'Education national."

En 2002, Bernard Poignant envoyait au candidat Jospin des lettres alarmistes. Aujourd'hui, autour de lui, ils sont mort d'inquiétude. Mais à qui écrire désormais ?