1907. Un faubourg populaire de Rome voit naître une "maison des enfants", utopie concrète tout droit sortie de l'esprit de Maria Montessori. Un sècle plus tard, les écoles qui portent son nom facturent jusqu'à 9000 euros l'année. Les pédagogies "alternatives" sont-elles devenues l'incarnation des inégalités ? A Montreuil (Seine-Saint-Denis), dans un quartier où les défis dépassent de loin la seule scolarité, des enseignantes ont décidé de désobéir pour ne pas abdiquer. Seules, avec des bouts de ficelle, elles inventent une autre maternelle.

« Visiblement, les jeunes ne savent plus du tout le français », peste, en 1913, un critique littéraire à la lecture de Marcel Proust. Sur les réseaux sociaux, ce critique peut compter sur une armée d'héritiers... les grammar nazis.

Plus d'un milliard d'euros, c'est la somme que brassent chaque année les trafiquants de cannabis en France. Alchimistes du marché de la drogue, ils sont passés maîtres dans l'art de changer l'herbe et la résine en or. Mais une fois la marchandise écoulée, comment rendre l'argent sale plus blanc que blanc ? En s'appuyant sur un réseau d'intermédiaires déployé sur trois continents. De l'Inde au Maroc, des petites mains de Seine-Saint-Denis aux évadés fiscaux des beaux quartiers parisiens, le circuit du blanchiment traverse des mondes que tout oppose. Impunément ?

Passez Agadez, remontez au nord et vous y êtes, sur l'invisible frontière de l'Europe, un océan de sable en guise de checkpoint. A l'arrière des pick-up, des hommes et des femmes tentent coûte que coûte la traversée du désert, la première étape risquée avant le Libye et la Méditerranée. Depuis que l'Union européenne s'est mis en tête de tarir les flux migratoires à la source, le Niger est devenu le point d'accès à la clandestinité. A mesure que les contrôles se renforcent, que les lois se durcissent, les routes se font plus dangereuses.

Le silence est d'or dans le huis clos des diocèses. Congés sabbatiques, séjours en monastère, expatriations... En déplaçant les auteurs d'agression sexuelle, l'Eglise a longtemps étouffé les affaires. La hiérarchie en tête : en France, au moins 27 évêques et un cardinal auraient couvert des actes de pédocriminalité. Mais, depuis 2016, l'institution est confrontée à des révélations en cascade. À la parole des victimes s'ajoute celle de prêtres révoltés contre l'inaction et les dissimulations. En devenant lanceurs d'alerte, ces indociles serviteurs de Dieu s'exposent à des sanctions.

La fondatrice de #NousToutes, directrice associée du Groupe Egae de sensibilisation à l’égalité, croit en la formation – et la colère – pour faire reculer les violences faites aux femmes.

Pour résister aux fortes chaleurs, la capitale devra verdir ses fameux toits en zinc. L'orage gronde entre gardiens du patrimoine et experts du climat.

Que reste-t-il de votre passage au restaurant ? En moyenne, 16 kg de nourriture gâchée tous les ans. Quasiment dix fois plus qu'au restaurant lorientais Code 0, qui pratique l'antigaspillage à toutes les étapes du repas. Une démarche encore peu répandue, récompensée au mois d'avril 2024 par le guide des restaurants éthiques Écotable.

Lauréate du prix Nobel de la paix en 2023, emprisonnée dix ans au total par le régime iranien, actuellement en détention et risquant d'y passer encore onze ans, la journaliste et militante Narges Mohammadi est l'une des voix les plus importantes du combat pour la liberté de la presse et les droits des femmes. En mars dernier, elle lançait un appel à "criminaliser l'apartheid de genre", dénonçant une "ségrégation systématique et institutionnalisée" à l'égard des femmes en Iran. Elle a choisi aujourd'hui de poser des questions sur ce thème à sept autres femmes de par le monde.

Femmes violées. Hébétées, cassées, résignées, vaincues, révoltées, vengeresses, elles nous battent le coeur et l'esprit. L'avenir se coupe, se mélange, se brouille : il leur faut vivre avec cette mort à tout jamais entrée en elles, un jour de violence. Comme toutes les morts, celle-ci ne s'explique pas. Mais elle coexiste avec leur vie, et lui survit. « Nous sommes des mortes vivantes », expliquent Anne et Araceli. « Elles étaient tapies, dans le fond de leur chambre d'hôpital... des petites bêtes terrorisées...

Même si elles ne sont pas visibles, les discriminations sexistes, ethno-raciales, liées à l'orientation sexuelle ou au handicap persistent, menaçant la cohésion sociale. La lutte contre les discriminations vise à former, sensibiliser et outiller les agents et les partenaires des collectivités pour repérer, écouter et orienter les victimes. Cette démarche ne peut réussir que si elle est intégrée et transversale, commune à tous les services et partagée avec d'autres strates de collectivités et l'Etat.