Pour cacher ses échecs économiques et sociaux, Ankara a de plus en plus recours à la glorification d’un passé ottoman mythique, accompagnée d’un ton martial destiné à ses voisins, analyse ce quotidien israélien.

En 2004, Ankara affirmait le principe du "zéro problème avec ses voisins". Seize ans plus tard, le pays est en conflit avec tous. Ses guerres contre les Kurdes ont débordé jusqu’à l’intérieur de la Syrie, et la découverte de gisements de gaz en Méditerranée a réveillé ses appétits pour une mer Égée très largement grecque. La Turquie occupe toujours une partie de Chypre et envoie ses soldats se battre aussi bien en Libye que dans le Caucase. Avec la menace d’ouvrir ses frontières européennes à des millions de réfugiés, Erdogan paralyse l’Europe.

Le président turc vole de conflit en conflit. Après les Kurdes, la Libye. Sa décision d'y envoyer des troupes contre le maréchal Haftar confirme l'ambition belliqueuse néo-ottomane.

Le président turc instrumentalise la religion à des fins électoralistes. Un pari risqué.

Incontournable. Le ministre et homme d'affaires Berat Albayrak est aussi et surtout le mari de la fille aînée d'Erdogan. Portrait.

Depuis la tentative de putsch de 2006, la répression d'Erdogan contre les journalistes s'accélère.

Comme Poutine, le président islamiste poursuit son rêve d'empire et accentue sa dérive autocratique. A la veille des élections du 14 mai 2023, le monde retient son souffle. Sommaire. A Lyon, les pro-Erdogan se mobilisent en masse. L'Occident retient son souffle.

Le 19 mars 2018, l'armée turque a pris la ville syrienne d'Afrin, tenue depuis 2012 par les troupes arabo-kurdes des Unités de protection du peuple (YPG). Cette victoire galvanise la propagande guerrière d'Ankara, qui menace d'étendre ses opérations à l'est de l'Euphrate. Allié à l'extrême droite, M. Recep Tayyip Erdogan, qui prépare sa réelection en 2019 s'en prend à ses partenaires occidentaux. Présence également d'un article intitulé "Dès qu'on frappe à la porte...".

Dimanche 14 mai 2023, 64 millions d’électeurs turcs se rendent aux urnes pour des élections générales cruciales quant à l’avenir démocratique du pays. Si la défaite annoncée de Recep Tayyip Erdogan fait renaître l’espoir, celui qui se voyait sultan ne lâchera pas le pouvoir aussi facilement. Un second round reste envisageable. Soit, une période d’entre-deux-tours pleine de dangers, où tous les coups sont permis. Sommaire. "Kiliçdaroglu n'est pas un révolutionnaire, il propose juste un retour à la raison économique". "On est à Sarreguemines, et en même temps en Turquie".

Querelle géostratégique, conflit religieux, bataille d'ego... Entre Paris et Ankara, le ton monte depuis deux ans, et il est peu probable que les tensions s'apaisent. En précampagne électorale, les deux présidents ont intérêt à ce que la situation perdure

Ainsi, le président Erdogan a réussi son pari et a " présidentialisé " le système politique turc à la faveur du référendum organisé le 16 avril 2017. Certes, sa victoire est courte (51,4 %) et surtout entachée de fraudes massives que le Haut Conseil électoral ne tente même plus d'occulter, mais comme Erdogan l'a rappelé, le " cavalier a déjà traversé la rivière ".

Sainte-Sophie, Libye, Chypre, Méditerranée... Enquête sur le projet néo-ottoman du président turc.