En décidant de ne pas se représenter en février 2024, le chef de l'Etat a bouleversé la course à la magistrature suprême. Au risque d'affaiblir son propre camp.

Privé de liberté, sans parti, radié des listes électorales et hospitalisé à la suite d’une grève de la faim qu’il refuse de suspendre, l’opposant est dans l’impasse.

Très effacé depuis qu'il a été nommé Premier ministre, il a su habilement éclipser ses rivaux avant d'être désigné par Macky Sall pour briguer sa succession à la tête du Sénégal.

Dans un pays qui a déjà connu deux alternances démocratiques depuis son indépendance, la présidentielle du 25 février 2024, à laquelle le chef de l'État sortant, Macky Sall, ne se présente pas, s'annonce plus indécise que jamais, surtout après la percée de l'opposition aux législatives de 2022. Sommaire. Une élection à deux absents, éditorial. Faites vos jeux. Macky Sall, démocrate dehors, intransigeant dedans. Rencontre avec Amadou Ba, un Premier ministre sur ses gardes. Khalifa Sall à quitte ou double. La diaspora, un coeur à prendre.

Le président sénégalais ne regrette rien des années passées à la tête du pays. Ni sa décision de ne pas se représenter, ni la confiance accordée à Amadou Ba, son dauphin. Pas même la solitude du pouvoir ou la virulence des coups portés par ses adversaires ne semblent avoir eu de prise sur lui.

Le Sénégal portait en France l’image flatteuse d’une « vitrine démocratique » en Afrique de l’Ouest. Mais le report par le président Macky Sall du scrutin présidentiel du 25 février 2024 a brutalement changé la donne. Un « coup d’État civil », selon la journaliste Fanny Pigeaud et l’économiste Ndongo Samba Sylla. Coauteurs d’un nouvel essai sur la Françafrique, ils invitent à considérer ce que la stabilité du pays doit à l’influence de Paris dans le choix de ses élites.

Alors que l'élection présidentielle est prévue pour février 2024, Une âpre bataille se joue déjà. Certaines candidatures, dont celle du principal opposant au président Macky Sall, sont incertaines.

L'ambiguïté sur l'éventuelle troisième candidature à la présidence de Macky Sall pèse sur le pays, alors que son principal opposant a été condamné à de la prison avec sursis - mais reste éligible.

Les philosophes Boubacar Boris Diop, Felwine Sarr et l’écrivain lauréat du prix Goncourt 2021 Mohamed Mbougar Sarr interpellent le président Macky Sall dans une tribune qui sonne comme une mise en garde.

L’intellectuel sénégalais Felwine Sarr revient sur le vent mauvais qui souffle sur son pays à l’approche de la présidentielle de 2024. Dans une tribune parue sous le titre "Nous tenir éveillés", il appelle ses concitoyens au sursaut : la démocratie sénégalaise est en danger.

La présidentielle devait se tenir le 25 février 2024. Le chef de l’État l’a reportée sine die. Au risque d’ouvrir une ère d’instabilité, craint ce journal burkinabè

Malgré les plaintes pour viols et pour diffamation dont il fait l'objet, l'opposant est bien décidé à participer à la présidentielle de 2024.