Capturé en juin 2006, le jeune Franco-israélien est aujourd'hui doublement piégé. Prisonnier du Hamas, bien sûr. Mais aussi pris en étau entre la raison d'Etat israélienne et les surenchères du mouvement islamiste palestinien. Un pion dans le grand jeu proche-oriental.

Le Premier ministre compte faire avaliser par les Américains puis par les Israéliens, à la faveur d'élections anticipées, un plan qui ne concéderait aux Palestiniens que 40 % des territoires occupés, en rupture avec les accords d'Oslo.

Rafah, à quelques kilomètres de Gaza, à un jet de pierre de la frontière égyptienne. Mais ni les pierres ni les hommes ne peuvent traverser le mur de béton aveugle qui sépare les "territoires" de la terre des Pharaons.

60 % des Israéliens s'affirment favorables à l'évacuation des colons en cas d'accord de paix, et 60 % soutiennent Sharon, qui refuse tout démantèlement.

"Deux bouteilles d'essence explosent sur le toit de toile de la Jeep, et le liquide enflammé coule dans l'habitacle : "Mes cheveux, mes vêtements, ma peau, tout était en flammes. J'allais mourir"."

Les Palestiniens ont-ils vraiment repoussé, à Camp David, des propositions israéliennes qui pouvaient conduire à un accord de paix ? Pourquoi les pourparlers de Taba en janvier dernier ont-ils été interrompus malgré des progrès inespérés ?

L'assassinat du ministre du tourisme, Rehavam Zeevi, par un commando palestinien permet à Sharon d'ignorer les pressions américaines et de grignoter jour après jour, tous les acquis d'Oslo.

En lançant la meurtrière opération Plomb durci, Israël ne cherchait pas seulement à mettre un terme aux tirs de roquettes sur son territoire, mais à désarmer durablement le Hamas. Cet objectif ne sera atteint que si la frontière entre Gaza et l'Egypte devient totalement étanche.

Après le cessez-le-feu qui a mis fin à l'écrasement de la bande de Gaza par l'armée israélienne, le nouveau président américain, Barack Obama, doit tenter d'amener à la négociation des interlocuteurs qui ne se sont jamais reconnus mutuellement. Ce serait de sa part un acte spectaculaire et fondateur

Un an après l'offensive israélienne, le Hamas fait régner l'ordre islamique. Aucune autre force ne peut lui disputer le pouvoir, pas même son principal rival, le Fatah. Et la population, sous blocus, dépend toujours de la contrebande avec l'Egypte pour sa survie.

L'assaut meurtrier contre la flottille humanitaire, mal préparé et mal conduit, illustre l'injustice du blocus de Gaza et renforce l'isolement diplomatique de l'Etat hébreu.