Les jeunes et les vieux dans l’œuvre de Robert Holcot († 1349)
sources bibliques et philosophiques
Bulletin : Le Moyen âge 3
01 juillet 2024
Auteurs
Numéros de page :
19 p. / p. 789-807 : ill. en coul.
Robert Holcot est un dominicain anglais mort en 1349 que B. Smalley présente dans ses travaux pionniers comme un frère « classicisant », contemporain du premier humanisme incarné par Pétrarque. Ce diagnostic se vérifie à l’étude du thème des âges de la vie dans son œuvre, en particulier ici dans son sermon d’inception comme maître en théologie (Introitus in Genesim) récemment édité ainsi que dans son célèbre commentaire du livre de la Sagesse (Super Sapientiam Salomonis) composé semble-t-il vers 1340–1342, dans un cadre universitaire, peut-être à Cambridge, texte colossal de 212 leçons et plus de 400 folios, qui a bénéficié d’une réelle popularité jusqu’au xviie siècle.
Le thème des âges de la vie, en particulier des jeunes et des vieux, au Moyen Âge, a été étudié sous divers angles : littéraire, sociologique, philosophique, médical, etc. Les spécialistes sont unanimes à reconnaître l’ambiguïté de la présentation de ces âges dans les différents contextes, entre sagesse et décrépitude pour la vieillesse, entre vice et vertu pour la jeunesse. Robert Holcot, quant à lui, dans les textes que nous présentons, aborde ce thème dans des genres littéraires qui s’apparentent, au sens large, au genre homilétique pratiqué dans le cadre universitaire : un sermon académique, d’une part, et un commentaire biblique présenté sous formes de lectiones qui offrent autant de matériaux pour la prédication, d’autre part. Dans quelle mesure ce cadre universitaire, joint à cette orientation homilétique, influence-t-il sa présentation des âges de la vie …