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La |Proximité a encore de beaux jours devant elle

Bulletin : LSA 05 juin 2025
05 juin 2025
Numéros de page :
pp.20-22
Le chiffre d’affaires des commerces de proximité au sens large (proxi GSA, épiceries de quartier, commerces de bouche) atteint 54 milliards d’euros, en hausse de 0,5 %. 97 % des Français fréquentent un commerce de proximité au moins une fois par an, et 50 % une fois par semaine. 35 % du chiffre d’affaires de la proximité est réalisé par les GSA, en progression de 2,6 %, tandis que les commerces de bouche représentent la moitié (+1 %) et les épiceries indépendantes 15 % (en baisse de 6 %). Sur dix ans, la part de marché du format de proximité dans les grandes et moyennes surfaces est passée de 9,3 % à 11 % sur les produits de grande consommation. En volume, la proximité est le deuxième circuit en progression (+2,3 %), derrière le drive (+5,5 %), alors que les hypermarchés sont à -2,4 % et les supermarchés à -1 %. Le chiffre d’affaires de la proximité en GSA s’élève à 15 milliards d’euros. La croissance du commerce de proximité est qualifiée de structurelle et durable, soutenue par des évolutions sociétales telles que la baisse de la mobilité (les Français se déplacent moins, les jeunes passent moins le permis) et l’urbanisation (près de 80 % des Français vivent en ville selon l’Insee). La proximité fonctionne mieux en territoire urbain qu’en zone rurale, où elle ne représente que 6 % des dépenses en grandes surfaces. Les livraisons à domicile alimentaires, estimées à 9 milliards d’euros (+3 % en un an), pèsent davantage en ville. Le vieillissement de la population (21 % des Français ont plus de 65 ans, projection à 30 % en 2070) favorise aussi le commerce de proximité. Le prix reste un frein pour 69 % des consommateurs, mais l’inflation n’a pas ralenti l’attractivité du circuit. Les principaux obstacles à la fréquentation des commerces de proximité sont le prix et le manque de choix. Un commerce de proximité propose en moyenne 5 000 références, contre 11 500 dans le drive et 22 600 dans un supermarché. Les enseignes sont encouragées à densifier leur offre pour augmenter le chiffre d’affaires au mètre carré, en adaptant l’assortiment aux spécificités locales et aux différents profils de consommateurs (par exemple, vins effervescents chez les familles aisées, bière sans alcool chez les néoruraux, whisky, gin et vodka chez les étudiants et dans les milieux ouvriers). Dans tous les territoires, le snacking salé et sucré ainsi que l’apéritif solide (olives, saucissons, etc.) tirent les ventes en proximité, ce segment représentant 5,6 % du chiffre d’affaires PGC en proximité contre 4,5 % dans les autres circuits. Les enseignes de proximité cherchent à développer l’offre de restauration, avec un ticket moyen de repas à emporter de 5,46 euros contre 8,93 euros en restauration rapide. Depuis 2019, la fréquentation du circuit de proximité a augmenté de 7 %, alors que celle de la restauration à emporter a baissé de 4 %. Les moments de consommation du déjeuner et du dîner restent peu valorisés (28 % et 12 % des visites respectivement), mais représentent un potentiel de développement pour le secteur. Le nombre de points de vente de proximité atteint 10 924 (+22 %), avec une évolution du chiffre d’affaires de +62 % pour la proximité urbaine. Les pharmacies (20 000 en France) sont les seuls commerces de proximité non alimentaires en croissance, alors que les fleuristes, librairies, coiffeurs et bars-tabacs voient leur chiffre d’affaires diminuer. Les enseignes majeures (Carrefour, Intermarché, Coopérative U, Casino) misent sur l’expansion de leur parc et l’adaptation de leur offre pour profiter de la dynamique du secteur.