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"PME+, un label qui embarque les entreprises dans une dynamique RSE pragmatique", Léonard Prunier, président de la Feef

Bulletin : LSA 22 mai 2025
22 mai 2025
Auteurs
Numéros de page :
pp.54-57
Le label PME+ a été créé il y a dix ans pour inclure les PME dans une démarche d’engagement sociétal adaptée à leurs spécificités, alors que les dispositifs existants ciblaient surtout les grands groupes. L’objectif était aussi de permettre aux consommateurs de choisir des produits issus d’entreprises engagées localement. Le référentiel d’audit du label, élaboré avec Ecocert et basé sur la norme ISO 26000, a été mis en place dès 2015. L’audit, qui dure deux jours pour une PME multisite de 40 à 149 salariés, coûte en moyenne 2 500 euros par an et implique une gestion documentaire exigeante. Un accompagnement est proposé aux entreprises selon leur niveau de maturité. Actuellement, 250 PME et ETI sont labellisées PME+, représentant 398 sites de production, 108 107 produits, un chiffre d’affaires total de 9 milliards d’euros et 20 000 emplois locaux directs. Parmi ces entreprises, 88 % sont dans l’alimentaire et 12 % dans le non-alimentaire et DPH. En termes de taille, 89 % sont des PME, 7 % des TPE et 3 % des ETI. La Fédération des entreprises et entrepreneurs de France (Feef), qui porte le label, regroupe 22 000 entreprises indépendantes, 250 000 emplois directs et 33 000 sites de production. Selon Circana, les produits labellisés PME+ génèrent 4,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires en sortie de caisse, soit 3,4 % de part de marché en valeur et 1,2 milliard d’unités vendues, représentant 2,9 % de part de marché en volume. Ces produits progressent quatre fois plus vite que le marché : entre 2023 et 2024, la croissance en valeur est de 4,5 % contre -0,8 % pour le marché total, et en unités de 3,9 % contre +0,9 %. D’après NielsenIQ (CAM à P2 2025), la croissance des entreprises labellisées PME+ est de 3,5 %, contre +0,5 % pour les PME hors label, -1,8 % pour les grands groupes et +1,1 % pour les MDD (HM+SM+proxi+drive). Cette dynamique est observée dans tous les rayons sauf le surgelé salé et le frais. La Feef compte 1 100 adhérents, avec une centaine d’adhésions supplémentaires chaque année depuis trois ans. L’objectif est d’accompagner le plus de PME possible dans la responsabilité sociétale et la transition écologique, avec une cible de 40 nouvelles labellisations par an. Le processus de labellisation dure généralement de six à neuf mois, incluant l’évaluation, la formation et la formalisation des processus internes. Le dirigeant de l’entreprise est responsable de la démarche, souvent appuyé par les services qualité/RSE ou un comité de pilotage. Le label PME+ permet aux entreprises de faire un état des lieux de leurs actions, de mobiliser les équipes et d’engager une amélioration continue. Il offre aussi une reconnaissance externe, avec une notoriété assistée de 36 % auprès des consommateurs. Les enseignes de la grande distribution soutiennent activement le label, organisant au moins une opération par an autour de PME+, via des mises en avant sur les drives, des boutiques en ligne dédiées ou des engagements contractuels. Certaines enseignes commencent à publier des statistiques sur PME+, témoignant de leur volonté de promouvoir le label. Le label vise à s’ouvrir à d’autres secteurs, notamment la restauration hors domicile, avec un premier accord signé avec Metro. La Feef souhaite que tous ses adhérents aient pour objectif de devenir PME+. La démarche RSE, incarnée par le dirigeant, est considérée comme incontournable, notamment dans l’alimentaire où la conformité aux normes de qualité (IFS, ISO) est déjà une habitude. PME+ aide la Feef dans son lobbying auprès des pouvoirs publics, en valorisant la différence entre les produits des PME locales et ceux des multinationales. Une campagne de communication à 360° est lancée pour renforcer la notoriété du label, comprenant des opérations commerciales avec toutes les enseignes de la grande distribution jusqu’en août, une présence accrue sur les drives, des campagnes sur les réseaux sociaux, et des objectifs de 40 à 45 nouvelles labellisations par an. Le label souhaite aussi renforcer sa reconnaissance dans la restauration hors domicile, intégrer des indicateurs alignés avec le reporting de durabilité et renforcer les critères d’achats responsables pour mieux maîtriser les risques de la chaîne d’approvisionnement.
Note Générale : Fait partie d'un dossier "La Conso s'engage".