L'enfant prodige de l'art contemporain français, qui vit à Berlin depuis 2009, fait son retour dans la capitale avec des oeuvres liées au patrimoine parisien. Une exposition en deux chapitres, l'un au palais de Tokyo, l'autre à Lafayette Anticipations.

Venise, Paris, Villeneuve-d’Ascq… Près d’un siècle après la formation du mouvement, les expositions se multiplient cet automne. A l’origine de cet engouement, un héritage anticonformiste qui résonne fortement avec l’époque.

En octobre 1971, Pablo Picasso devient, a 90 ans, le premier artiste exposé de son vivant au musée du Louvre. Huit de ses tableaux disposés dans la grande galerie côtoient les chefs-d'oeuvre de l'histoire de l'art. Le président Georges Pompidou inaugure en personne l'événement. Un immense honneur à la hauteur du dédain dont fit longtemps preuve l'administration française à l'égard du génie espagnol. Le point d'orgue d'une opération de repentance notamment relatée dans l'exposition "Les Louvre de Pablo Picasso", à partir du 13 octobre 2021, au Louvre-Lens.

La Fondation Louis Vuitton accueille à partir de la fin du mois quelque deux cents toiles de maître venues de Russie. Un coup d'éclat pour le groupe LVMH, en pleine pandémie, fruit de longues discussions avec Vladimir Poutine, l'Etat français et les grandes institutions détentrices des tableaux.

Si l'art urbain a gagné ses lettres de noblesse en France, c'est notamment grâce à elle. Dénicheuse d'artistes devenus des stars, la galeriste Magda Danysz a fait entrer le street art chez les collectionneurs et dans les musées. Elle est la commissaire de l'exposition "Street Generation(s) 40 ans d'art urbain", à la Condition Publique, à Roubaix, qui retrace l'histoire de ce mouvement.

Quel est le point commun entre Rubens et Georg Baselitz, entre Claude Monet et Bernar Venet ? Tous sont des artistes collectionneurs. Tableaux, dessins, sculptures, mais aussi bibelots, pierres, masques ou fétiches... Ils accumulent des objets de toutes sortes et font volontiers du troc avec leurs confrères pour acquérir des oeuvres susceptibles de nourrir leur imaginaire. À partir du 16 février 2018, le Palais de Tokyo dévoile les trésors ainsi engrangés par les plasticiens et amis Kader Attia et Jean-Jacques Lebel.

Voilà vingt ans que l'artiste Fred Forest fait le bras de fer avec le Centre Pompidou. Deux décennies que ce pionnier de l'art participatif et sociologique titille l'institution parisienne en exigeant une transparence sur les prix d'acquisition des oeuvres qui rejoignent ses collections. Sans rancune, Beaubourg l'invite à exposer cet été.

Artiste remarqué pour ses installations mêlant vidéo, sculpture et peinture, Neil Beloufa interroge les usages, démonte les clichés, vilipende les concepts creux. Déjà exposé au MoMA ou au Palais de Tokyo, le bouillonnant trentenaire brouille tout l'été les lignes de l'art contemporain au MRAC Langedoc-Roussillon.

Synonyme de bluettes pour midinettes, le roman-photo a longtemps été considéré comme un genre mineur. Aujourd'hui, des artistes contemporains s'en emparent. Une exposition retrace son histoire au MuCEM, à Marseille.

Maria Martins et Marcel Duchamp, Sophie Taeuber et Jean Arp, Max Ernst et Dorothea Tanning ... Les couples d'artistes ont marqué l'histoire, comme le montre une exposition au Centre Pompidou-Metz. Un travail en tandem que reprennent à leur compte les plasticiens contemporains.

La styliste a choisi de réunir sa collection d’art contemporain, sa galerie et une librairie dans un immeuble du 13e arrondissement de Paris. La Fab, espace sobre et épuré à l’image des lignes de vêtements de la créatrice, ouvre ses portes le 31 janvier 2020.

Le 25 janvier 1972, à Paris, RTL inaugure une nouvelle façade ornée d'une oeuvre de Victor Vasarely, le pape de l'art optique. C'est l'étendard d'une radio en plein renouveau. Emblématique de la France des "trente glorieuses", elle restera accrochée pendant quarante-cinq ans, jusqu'au déménagement de la radio, en 2018. Une devanture aujourd'hui entreposée à la Fondation de l'artiste, auquel le Centre Pompidou consacre une première rétrospective.

Lou-Andréas-Salomé, Louise Michel... Avec ses portraits de féministes emblématiques, l'artiste allemande Ulla von Brandenburg poursuit un travail qui mélange les genres et les techniques. Et fait l'objet d'une exposition au Musée régional d'art contemporain de Sérignan, dans l'Hérault.

Vingt-quatre ans de lobbying et 100 000 mètres carrés de tissu... En 1995, les artistes Christo et Jeanne-Claude réalisent un projet spectaculaire : l’empaquetage du Reichstag à Berlin, en passe de devenir le siège du parlement allemand. L’aboutissement d’un long travail de persuasion des autorités. Et le sujet d’un débat national dans un pays nouvellement réunifié. L’oeuvre sera l’un des plus grands succès populaires du duo auquel le centre Pompidou à Paris consacre une exposition.

Musées, galeries, salons et foires sont les terrains de jeu des curateurs. Mais, depuis une dizaine d’années, ils sont sollicités par l’hôtellerie de luxe. Un gage de sérieux pour les artistes exposés et d’attrait pour les clients amateurs d’art.

En octobre 1971, la République française offre au peintre britannique à la réputation sulfureuse une rétrospective de grande ampleur au Grand Palais, où seul Picasso avant lui avait été exposé de son vivant. Bacon s’active pendant des mois pour préparer au mieux l’événement qui va attirer le Tout-Paris. Deux jours avant le vernissage, son compagnon George Dyer se suicide dans leur chambre d’hôtel. Un drame qui bouleversera celui auquel le Centre Pompidou consacre une exposition à partir du 11 septembre 2019.

Elena, Mouna, Marlène... Personne n’a retenu leurs noms. Mais leur corps, lui, a laissé une trace indélébile. En 1960, Yves Klein fait scandale avec une performance hors la loi et hors du commun : le peintre dirige les mouvements de femmes nues enduites de peinture bleue – sa couleur fétiche – sur d’immenses feuilles de papier. Ridicules pour les uns, misogynes pour les autres, les "anthropométries" donneront une image sulfureuse à un peintre qui ne l’était pas, tout en participant à sa renommée. Le centre Pompidou-Metz lui consacre une exposition à partir du 18 juillet 2020.

Le peintre et sculpteur sud-coréen Lee Ufan joue avec le trait, la roche et le métal pour livrer des oeuvres vibrantes et dépouillées. À 82 ans, ce maître du vide fourmille de projets : une arche au Japon et une fondation à Arles. Il est exposé jusqu'au 30 septembre 2019 au Centre Pompidou-Metz.