Même un monument comme "Maus", d'Art Spiegelmann, en a récemment fait les frais. Depuis la pandémie, les conseils d'école, qui définissent la politique éducative locale et choisissent les livres en accès aux élèves, intensifient la mise à l'index des ouvrages traitant de sexe, de genre ou de "race". Contrairement à ce que laissent croire les débats vus de France, cette cancel culture est majoritairement pratiquée par le camp conservateur.

Aussi vieille que l'Apocalypse peut-être, la dystopie exerce en tout cas un charme particulier auprès des plus jeunes. Pourquoi cet engouement des préadolescents, ados et jeunes adultes ? Que retenir de la production récente ? Dans les propos d'auteurs, d'éditeurs, de lecteurs, de médiateurs réunis ici, l'épisode du Covid dessine une nouvelle frontière temporelle. Que nous disent les projections mises en scène par romans, bandes dessinées, séries, bien évidemment révélatrices de notre présent ? Sommaire. Mode ou must ? La dystopie dans le roman jeunesse.

Dès les premières années du XXe siècle, la menace d'une américanisation s'installe dans le débat public européen. Une nette articulation s'opère entre la crainte de voir se dégrader les traditions nationales et la nécessité morale de protéger la jeunesse. L'accueil réservé aux histoires de western et de détective des fascicules Eichler en est une illustration.

En 1972, un premier avril, Pierre Marchand et Jean-Olivier Héron passaient la porte de la vénérable maison, un projet d'encyclopédie pour la jeunesse sous le bras...

Avec "La Quête", dont le premier volume vient de paraître au Lombard, le scénariste Frédéric Maupomé ("Anuki, "SuperS") et le dessinateur Wauter Mannaert ("El Mesias", "Yasmina") proposent une réinterprétation originale et lumineuse de la légende arthurienne. Dans un XXIe siècle où le merveilleux a pratiquement disparu, leur protagoniste, le jeune Pellinor, se lance à la poursuite d'une bête chimérique. Une entreprise sans fin, qui lui fera ouvrir les yeux sur le sens à donner à sa vie...