De l'Occupation à la guerre d'Algérie, le couvre-feu réveille les fantômes de notre histoire. Mais il fut aussi et d'abord une mesure préventive de bon sens pour lutter contre les fréquents incendies dans les villes médiévales.

Aujourd'hui atelier du capitalisme mondialisé, la Chine a, depuis des siècles, fasciné et inquiété l'Occident. L'Empire britannique ne parvint à y établir que des comptoirs et une petite colonie, à Hongkong. Et le Japon prit le relais. Histoire d'une angoisse, réveillée par l'épidémie de coronavirus.

Quand, en 1448, le premier navire négrier portugais accoste aux Açores, avec à fond de cale quelques centaines d'esclaves africains destinés aux plantations, il inaugure certes un nouvel épisode particulièrement tragique de l'aventure humaine. Mais l'asservissement et la traite sont déjà un très long et très cruel feuilleton dans l'histoire de l'humanité. Bien avant l'entrée en scène d'un quelconque Occidental.

De Charles Dickens à George Sand, les témoignages de la pollution dans les villes au XIXe siècle sont aussi nombreux qu'évocateurs. L'époque, fascinée par le progrès technique, semble en avoir sous-estimé, voire nié, les dégâts. Cependant, la révolution industrielle n'a pas inventé les "nuisances", comme on disait alors. Les villes du Moyen Age, et même de l'Antiquité, n'avaient rien d'idyllique.

Le 24 janvier 1789, le roi Louis XVI convoque noblesse, clergé et tiers état pour sauver le royaume de la banqueroute en rétablissant la confiance populaire. Le peuple est partout appelé à exprimer ses plaintes et ses attentes. Ni le roi ni son ministre ne peuvent imaginer la suite.

Au long des siècles, les épidémies ont ravagé des empires. La peste, la variole, la dysenterie, le choléra, furent les cauchemars d'Athènes, de Rome ou de Byzance, avant de gagner les Amériques. La vaccination a éradiqué ces fléaux. Mais l'humanité n'est pas à l'abri. Piqûre de rappel contre l'amnésie.

De l'invention du feu à l'expansion du nucléaire en passant par le pétrole et le gaz, l'histoire des énergies est indissociable de celle de l'humanité : le confort du progrès, d'un côté, la violence de l'exploitation, de l'autre. Utilisées longtemps dans l'inconscience des dégâts environnementaux qu'elles occasionnent, les énergies fossiles, dominantes, appellent aujourd'hui une mutation.

Une obscure croyance parmi tant d'autres, regroupant une centaine d'adeptes autour d'un messie mis à mort pour trouble à l'ordre public, va devenir en trois siècles la religion officielle de l'Empire romain. Roue de secours d'un carrosse impérial cahotant sur des pavés anciens, le christianisme, plus de mille cinq cents ans après l'effondrement de Rome, reste la première religion de l'humanité.

L'exigence de propreté et de salubrité remonte à l'époque des Lumières, imprégnées de sciences et de progrès. Cette grande mutation s'amplifiera au XIXe siècle et triomphera au XXe siècle.

Pendant des millénaires, élevage et pâturage seront les deux mamelles de la plupart des civilisations. Il faudra attendre les Lumières et le XIXe siècle pour voir émerger de nouvelles approches dans les rapports humains-animaux. Et la seconde moitié du XXe fera basculer l'élevage dans l'ère industrielle.

Les épidémies se suivent et ne se ressemblent pas toujours. Les après-épidémies, elles, ne furent jamais des temps heureux. La peur, les effondrements démographiques et la désorganisation économique, sociale et politique dessinent des horizons peu réjouissants. Pourtant, de ces bruits et de ces fureurs émergent souvent les prémices de mondes nouveaux.

Le travail à domicile existe depuis toujours. Cependant, depuis quelques siècles, en Europe mais pas seulement, le travail à domicile a basculé de la production à usage domestique ou de proximité à la production pour des marchands-fabricants destinée à des marchés de plus en plus lointains.