Dans le premier tome de "Klaw", on découvrait l'étrange pouvoir d'Ange Tomassini : une capacité à se transformer en tigre, particulièrement lorsqu'il est en danger. Oui, vous avez bien lu : un véritable tigre anthropomorphe, doté d'une puissance plus qu'appréciable et de pouvoirs qu'il lui fallait encore apprendre à maîtriser. Quelques années plus tard, ce n'est plus un, mais vingt-quatre dizhis - le nom de ces totems inspirés du zodiaque chinois et qui habitent deux hôtes humains - qui se partagent l'affiche du onzième volume de la saga.

Après s'être montré assez discret ces dernières années, le grand prix de la Ville d'Angoulême 2010 revient aux sources avec "Bella ciao", dont le premier volet vient de sortir aux éditions Futuropolis. Prévue en trois tomes, cette saga évoque l'histoire de l'immigration italienne en France, à travers une série de récits indépendants qui mêlent réalité factuelle, réalité fantasmée et pure fiction. Avec Bella ciao, Baru se lance enfin dans le dernier volet de son triptyque consacré à la classe ouvrière et à sa culture.

L'homme est atypique, comme son travail. Alors forcément, à chaque rencontre, les mots sont comme des coups de poing.

Connu pour être le créateur de "Wonder Woman", William Moulton Marston (1893-1947) était également un ardent défenseur des comics, auxquels il accordait de grandes vertus. A l'opposé, le psychiatre Fredric Wertham (1895-1981) est devenu célèbre pour avoir été indirectement à l'origine de la création de la Comics Code Authority, organe de censure mis en place en 1954. Les deux hommes avaient le même âge, ont vécu à la même époque, évoluaient dans les mêmes milieux, et s 'intéressaient tous deux aux comics.

En 2012, Balak, Michaël Sanlaville et Bastien Vivès se lancent un défi : réaliser vingt planches de bande dessinée par semaine, à la manière des studios japonais. Pour tenir le rythme, ces stakhanovistes se répartissent les tâches. Bastien Vivès réalise une première version du scénario, qui est discutée avec Balak et Michaël Sanlaville. Balak s'occupe ensuite du story-board. puis les deux autres compères se répartissent les planches à dessiner, avant de se les échanger pour les derniers réglages.

Il est avec "Anuki", "SuperS" et "Sixtine" (en compagnie d'Aude Soleilhac), l'une des signatures de la prolifique maison d'édition de la Gouttière.

Après treize ans d'absence et trois ans et demi de travail, Théodore Poussin fait son grand retour dans une nouvelle aventure intitulée "Le Dernier Voyage de l'Amok". Frank Le Gall - qui a entre-temps publié son album de "Spirou" intitulé "Le Marais du temps", mais également "Miss Annie et Là où vont les fourmis" a retrouvé le chemin de la table à dessin, mais aussi son personnage fétiche, dont les premiers pas avaient été inspirés par un aïeul marin et un peu aventurier sur les bords.

Scénariste pour l'industrie du comics, Matt Kindt explore parallèlement une bande dessinée plus indépendante, voire expérimentale. Remarqué en France il y a une dizaine d'années pour" 2 soeurs", l'auteur américain avait ensuite publié "Super Spy" et "L'Histoire secrète du géant". Puis, plus rien, mis à part quelques traductions de récits super-héroïques initialement parus chez Marvel ou DC. Mais depuis 2016, Matt Kindt a le vent en poupe !

Etre le dernier héritier d'une lignée de ninjas n'est déjà pas chose facile. Ajoutez à cela une capacité surprenante à parler aux animaux, et vous décrochez une vie de marginal assurée. Mais quand un mononoke - esprit malin capable de dévorer un être humain - vient en plus compliquer la situation, il y a franchement de quoi penser que le sort s'acharne sur vous. Ce joyeux bordel, c'est la vie de Jiro, qui n'aspire pourtant qu'à la tranquillité.

Les éditions Comix Buro, c'était de très beaux et très biens pensés objets pour collectionneurs. Voici que cela devient une collection de bandes dessinées avec la même équipe.

Il fallait oser se lancer en solitaire, qui plus est chez un autre éditeur. Didier Tarquin l'a fait, et de belle manière, car le résultat est tout simplement à la hauteur de son talent...

Les éditions Gallimard viennent de publier la suite de "5 mondes", une fable spatiale écolo et humaniste dans laquelle une poignée de jeunes héros vont tenter de sauver leurs planètes en y rallumant cinq phares éteints depuis plus d'un millénaire. Une aventure interplanétaire aux innombrables rebondissements, qui se veut aussi une critique ingénieuse et constructive de notre société de consommation et de ses dérives.

Une étude récemment publiée par l'institut GFK pour le compte du Syndicat national de l'édition casse, en partie, les idées reçues sur les acheteurs et les lecteurs de bandes dessinées. Elle confirme également la croissance continue du chiffre d'affaires global du secteur depuis dix ans. Paradoxalement, le niveau de vie des auteurs s'est, dans le même temps, largement dégradé. Une situation que cette étude passe totalement sous silence.

Travail d'auteur contre oeuvre grand public... A l'instar des séries télé d'aujourd'hui, la bande dessinée peut concilier ces deux extrêmes. La preuve par l'exemple, avec Bastien Vivès.

En 2009, l'équipe des Rendez-Vous de la bande dessinée d'Amiens décide, après vingt-deux éditions couronnées de succès, d'associer au festival un département éditorial qui se consacrera à la bande dessinée jeunesse. Une démarche très largement encouragée à l'époque par des auteurs dont le secteur était un peu l'oublié de l'euphorie des années 2000. Dix ans plus tard, les éditions de la Gouttière sont devenues une référence en matière de BD destinées aux enfants et aux adolescents.

Après "Criminal", "Incognito", "Fatale" ou encore "Fondu au noir", le scénariste Ed Brubaker et le dessinateur Sean Phillips signent ensemble un nouveau polar hard-boiled aux éditions Delcourt. Dans "Kill or Be Killed", un jeune homme en perdition, Dylan, se retrouve lié par un pacte démoniaque dont il ne peut se défaire sans se condamner, après avoir essayé de mettre fin à ses jours. Pour pouvoir continuer à vivre, il doit chaque mois offrir une âme à son nouveau maître.

Avec "L'Enfant et la Rivière", Xavier Coste se lance pour la première fois dans le difficile exercice de l'adaptation en bande dessinée. Il s'agit là, qui plus est, d'un célèbre roman d'Henri Bosco, paru en 1945. A la fois scénariste et dessinateur, comme pour ses trois premiers albums, l'auteur affine à nouveau son style graphique, poussant ses expérimentations dans le domaine de la mise en couleur. Allégé par ses sublimes teintes pastel, "L'Enfant et la Rivière" se transforme alors en errance enivrante.

A la croisée de "Robinson Crusoé" et de "Lost", le nouvel album de Mao et Waltch suit les aventures d'une poignée de gamins échoués sur une île déserte. En fait de poussière de corail perdue dans l'océan, ladite oasis se révèle très vite peuplée de monstres aussi effrayants que parfaitement mécaniques. De quel manège sont victimes Alex et ses compagnons d'infortune ? C'est ce qu'il leur tarde de découvrir. Mais auparavant, le groupe doit s'organiser s'il veut survivre. Et pour ces petites têtes blondes 2.0, le retour à un mode de vie chasseur-cueilleur ne semble finalement pas si rude...

Après "Florida", paru en 2018, Jean Dytar s'offre une petite récréation en réalisant une bande dessinée jeunesse dans le cadre de la collection créée depuis peu par les éditions Delcourt et le Louvre. Dans une habile inversion des points de vue, il donne la parole aux oeuvres devant lesquelles les visiteurs ne font que passer. Une fable pertinente sur les notions de visibilité et de célébrité, et une critique subtile de la société de consommation.

Le Fauve d'or du meilleur album vient d'être remis à Jérémie Moreau, pour "La Saga de Grimr". Il succède ainsi à Philippe de Pierpont et Eric Lambé, auréolés l'année dernière avec "Paysage après la bataille". Mais qui se souvient de tous les autres Fauve d'or ? Surtout qu'à une époque, on disait Alph-Art, pas Fauve. Quel est le plus jeune auteur à avoir obtenu ce prix ? De quelles origines sont ces artistes ? Qui édite leurs livres ? Petit retour en arrière...