En 2017, Erwin Wurm représentait l'Autriche à la Biennale de Venise. Ses oeuvres sont exposées dans de nombreux musées, de l'Albertina de Vienne au MoMA de New York, du Centre Pompidou à Paris à la Tate Modem de Londres. Erwin Wurm se désigne depuis toujours comme sculpteur. Recourant à diverses pratiques et médias, il qualifie aussi paradoxalement ses photographies de sculpture. Quelque deux cents tirages de cet artiste né en 1954 ont été rassemblés pour la rétrospective que lui consacre ce printemps la Maison européenne de la photographie.

Le Japonais Shimabuku organise des rencontres impromptues et étranges entre les humains, les animaux (des singes, des pieuvres), les plantes, les choses. Le Crédac d'Ivry-sur-Seine lui offre jusqu'en décembre 2018 ses espaces, une première en France. Un des rendez-vous phare des Expositions de l'automne.

Engagé politiquement contre le régime fort du président Duterte et coutumier des formats longs, le cinéaste-poète philippin Lav Diaz sort "La Saison du diable", qui conte en quatre heures et en chansons la résistance de villageois face à la junte militaire de l'ancien dictateur Ferdinand Marcos. Rencontre avec un révolutionnaire ambitieux.

Malgré sa mauvaise réputation, le plateau-repas, symbole de la restauration collective, est devenu un sujet photographique récurrent. Une célébration souvent virale du "do it yourself-service".

Inspiré par Factory Records (Joy Division, The Durutti Column... ), Cranes Records sort des disques d'une haute qualité musicale et plastique. Et devient aussi une agence artistique, Cranes Factory.

Si le dessin est depuis toujours au coeur des explorations de Bernard Moninot, il déborde cependant la notion d'ouvrage graphique communément associée à cette pratique. Comme l'a remarqué Jean-Christophe Bailly dans sa monographie consacrée à l'artiste, nous avons affaire à une oeuvre qui outre, les catégories établies : « Bien qu'elle travaille avec la pigmentation, elle ne ressortit pas à la peinture, bien qu'elle se déploie dans l'espace, elle ne se donne pas à percevoir en tant que sculpture et enfin elle ne relève pas véritablement de ce que l'on entend par installation.

Benjamin Biolay, Clara Luciani, comme une parenté secrète dont la marraine pop serait Françoise Hardy... Entre "Songbook", un album de reprises pour lui, une Victoire de la musique pour elle, libres propos sur leurs influences multiples, la création artistique (et ses pannes).

Expert dans l'art de pervertir des lieux plus ou moins institutionnels à coups d'interventions déroutantes, le duo scandinave Elmgreen & Dragset investit la place Vendôme en catimini et toise par ailleurs à sa façon irrévérencieuse le land art et le modernisme à la galerie Perrotin.

Ecrivain et peintre, Raphaële George (1951-1984) fut emportée précocement par la maladie. Son oeuvre brûlante, où les mofs sont tirés comme à bout portant, dit l'intensité de cette vie brève, tout entière tendue vers une forme d'urgence sans trêve. Sommaire. « Dans les boîtes aux lettres ». Comment lire Raphaële George ? Et si c'était par la fin que tout commençait. Trouver son visage intérieur. Sur la peinture de Ghislaine Amon. Journal : l'invention de Raphaële George. Pourtant ce désir. Les mots sont des tissus. Brève anthologie.

Philippe Cognée est né en 1957 en Loire-Atlantique. Peintre, graveur et dessinateur, il vit et travaille dans la région de Nantes. Alors que la peinture était assez largement décriée dans les milieux institutionnels français dans les années quatre-vingt-dix, cet artiste a gardé foi en son art. A rebours du discours ambiant la peinture ne lui a jamais semblé sans avenir et c'est avec rigueur et persévérance qu'il lui a ouvert de nouveaux chemins. Les oeuvres de Philippe Cognée sont désormais exposées dans de nombreux pays.

Inaugurée récemment dans le contexte que l'on sait et présentant des artistes devenu.es adultes avec la crise de 2008, la galerie Parliament expose les oeuvres évanescentes d'Helmut Stallaerts. Comme une expérience partagée d'un réel suspendu.

On a retrouvé le rappeur belge Baloji en pleine brousse congolaise, où il faisait semblant de se marier. Mais sa musique, elle, continue les noces sensibles et sans papiers du rap, de la pop, de l'electro et de la musique du monde de Baloji. Il serait temps de le vénérer.

Jean-Baptiste Para évoque son souvenir de l'exposition des peintures de Claude-Luca Georges.

L'homme est atypique, comme son travail. Alors forcément, à chaque rencontre, les mots sont comme des coups de poing.

Un artificier de la création, un homme rare parmi les poètes et les artistes de son époque : tel est le jugement que portait Apollinaire sur Pierre Albert-Birot en 1917. Venu tard à la poésie, après une première carrière de peintre et de sculpteur d'une longue période d'insatisfaction Pierre Albert-Birot (1876-1967) fut un infatigable expérimentateur. Tour à tour éditeur, imprimeur, homme de théâtre, scénariste, mais avant tout et partout poète, il fut l'auteur d'une oeuvre à bien des égards pionnière.

L'oeuvre de Claude Cahun (1 894-1954), méconnue de son vivant, fut progressivement révélée à partir de la fin des années 1980. L'intérêt qu'elle suscita ne cessa de s'amplifier. Elle occupe à présent une place de tout premier plan, non seulement dans le grand récit de la modernité mais à la pointe des débats contemporains. Les problématiques autour desquelles elle se constitue, les moyens qu'elle mobilise et dont l'étendue est impressionnante - littéraires, photographiques, scéniques, plastiques -, voilà qui allait trouver ces vingt dernières années une résonance exceptionnelle.

L'oeuvre de Varda part des arts plastiques - la photographie - , et sur le tard y retourne - les installations. Le cinéma n'a-t-il été qu'une (longue et splendide) parenthèse entre deux temps purement plastiques de son oeuvre ?

Depuis le tout premier entretien à l'époque où "Les Inrocks" était mensuel jusqu'au dernier entretien pour "Visages, villages", nous avons souvent rencontré la cinéaste et aimé passionnément parler avec elle de sa vie et de son travail. Nous republions trois entretiens marquants, dispersés au fil de trois décennies. Sommaire. 1993 "Venez, on va se balader à travers le temps". 2008 "Le temps efface la gloire et l'amour". 2017. Dans les yeux d'Agnès.

Il y a exactement un an, le 14 avril 2020, disparaissait des suites d'une longue maladie l'un des artistes les plus considérables de notre temps. Une gravure à l'eau-forte qu'il réalisa en 1980, où des boules de billard forment un portrait de Raymond Roussel orne ce mois-ci la couverture d' "Europe". Avec Laurence Sterne et Robert Walser, l'auteur d'"Impressions d 'Afrique" comptait parmi ses écrivains de prédilection.

De passage en France, "King" Eric publie un carnet nourri de ses dessins et réflexions intimes. Derrière ses petits bonhommes faussement naïfs, l'ancien footballeur nous fait prendre de la hauteur sur notre époque.