A partir du 17 mars 2015, le musée d'Orsay se pare aux couleurs intenses de l'oeuvre de ce postimpressionniste, fasciné par sa compagne, à la fois égérie et modèle, qu'il peint le plus souvent prenant son bain.

La faute à son patronyme ? Pierre Bonnard (1867-1947) fut, est et restera "LE" peintre du bonheur et de l'amour conjugal. Il a eu beau répéter que "celui qui chante n'est pas toujours heureux", rien ne saurait ternir la splendeur solaire de ses paysages et de ses nus. Démonstration au musée d'Orsay, qui l'honore d'une rétrospective.

Tandis que le Musée Marmottan Monet présente une passionnante exposition sur « La Toilette, naissance de l'intime », le Musée d'Orsay programme la rétrospective de l'un des plus grands peintres intimistes modernes : Pierre Bonnard.

Saisissante, pourvue d'un catalogue extraordinaire, une exposition grenobloise célèbre la peinture de Bonnard, cette machine à rêveries, reflets et scintillements. Retour sur un chef-d'oeuvre, morceau de soleil et de lumière peint en 1936.

Le titre de cet article, je l'emprunte à l'ouvrage d'un proche de Pierre Bonnard depuis son enfance, "Bonnard ou le bonheur de voir". Le peintre en est-il le sujet ou l'objet ? Les deux s'y confondent au musée d'Orsay. Notre plaisir, nous le devons à la disposition fondamentale de Bonnard dans sa vie et son oeuvre, son rêve d'Arcadie.

Peintre à la recherche du plaisir et explorateur de la couleur, Pierre Bonnard fut bien mieux qu'un simple épigone de l'impressionnisme.

"Je voudrais arriver devant les jeunes peintres de l'an 2000 avec des ailes de papillon", disait Bonnard. Ce voeu est réalisé à la Tate Gallery, où l'on attend 500 000 visiteurs, qui pourront découvrir des toiles rarement ou jamais vues.

Pierre Bonnard (1867-1947) ambitionnait de « rendre vivante la peinture ». L’exposition que lui consacre le Musée de Grenoble envisage son oeuvre sous l’angle des « couleurs de la lumière » et montre une peinture affranchie de la réalité.

Il est vrai qu'au XXe siècle, la discrétion en art est un lourd handicap. Et Bonnard, comme quelques autres, dont son ami Vuillard, en a pâti de son vivant, et peut-être même encore aujourd'hui, malgré ce certificat signé en 1947, quelques mois après sa mort, par Matisse : "Je certifie que Pierre Bonnard est un grand peintre pour aujourd'hui, et sûrement pour l'avenir.".

Longtemps classé en marge des avant-gardes, Pierre Bonnard (1867-1947) a retrouvé la place qu'il mérite dans le panthéon des grands peintres du XXe siècle. A voir et revoir jusqu'en juillet 2015 au musée d'Orsay, à Paris.

Plus de trente ans après la grande exposition organisée par la Royal Academy of Arts (1966), Bonnard est de retour à Londres, à la Tate Gallery...

Deux films explorent la vie de deux peintres qui vécurent à la même époque. Le premier consacré à Pierre et Marthe Bonnard, est teinté de romantisme, le second, dédié à Edvard Munch, explore son esprit torturé.

Dans cette première rétrospective organisée par le Musée d'Orsay, l'oeuvre de Pierre Bonnard brille par sa grande cohérence esthétique. Le peintre est en effet resté fidèle aux grands principes picturaux développés à ses débuts, au cours de sa période nabi. Mais malgré les apparences, le bonheur de vivre qu'il a tant représenté relève plus du fantasme que de la réalité.

Le Musée d'Orsay, qui n'avait jamais présenté de grande exposition sur le peintre, alors même qu'il en conserve quatre-vingt-sept peintures, plusieurs centaines de dessins et de photographies, se devait de lui rendre hommage. C'est chose faite depuis le 17 mars 2015.