Il devait s’élancer au-dessus du détroit de Messine, entre la Sicile et la péninsule italienne, effaçant tous les records en matière d’ouvrages d’art. Un pont suspendu pour accomplir un rêve antique et apporter le développement économique. Dans les années 2000, toutes les études étaient prêtes, le chantier enfin lancé puis... plus rien. Lourdeurs bureaucratiques, rivalités politiques et austérité budgétaire ont eu raison du projet, dont le sort pourrait être définitivement tranché cet été 2020.

Fini le temps des sérénades. La bande-son de Naples est désormais émaillée de détonations d'armes lourdes et de beats synthétiques. Dopée par le succès de la série "Gomorra", la scène rap de la métropole italienne attire un public toujours plus nombreux. De jeunes artistes y livrent au détour de textes crus une chronique de leur vie marquée par la précarité et l'emprise de la Mafia.

Les vingt-six hôtes de ce bâtiment ducal, en périphérie de Naples, ne sortiront pas avant d’être jugés ou d’avoir purgé leur peine. Parfois aussi longue que leur âge. Derrière les murs de l’Institut pénal pour mineurs, ces délinquants de moins de 25 ans appartiennent à la jeune génération du crime organisé. Cette expérience pénitentiaire à part leur offre une chance de se réinsérer. Mais pour nombre d’entre eux, la violence reste le seul horizon.