La pensée de Sade « nous montre qu’entre l’homme normal qui enferme l’homme sadique dans une impasse et le sadique qui fait de cette impasse une issue, c’est celui-ci qui en sait le plus long sur la vérité et la logique de sa situation et qui en a l’intelligence la plus profonde. »

En cette habileté que possède Sade à pénétrer les perversions secrètes de l’âme et ses tourments tortueux, en cette manière qu’il a de recourir à l’excès pour l’ériger en principe, Paulhan découvre la magie d’une œuvre d’art articulée avec une précision et une logique implacables.

Extr. : "Passons maintenant à Oscar Wilde qui a sans doute envié à De Quincey ne serait-ce qu'un titre " De l'assassinat considéré comme l'un des beaux-arts", et dont on a récemment traduit les conférences de la tournée qu'il effectua en Amérique. Elles se trouvent réunies dans la "Critique créatrice", petit volume où figurent également les billets sulfureux que Wilde et Whistler échangèrent à l'occasion d'une " querelle esthétique", ainsi qu'une " causerie " du peintre contre son cadet, traduite par Mallarmé. Wilde avait vingt-huit ans. Et s'il possédait déjà l'art des saillies verbales insolentes _ " Je n'ai rien à déclarer, mon génie excepté... L'océan m'a bien déçu ", dit-il en débarquant à New-York, il ne se montre pas moins, dans ses paroles pour l'estrade, comme l'élève fidèle de Ruskin et de Walter Pater. Et dans le sillage de William Morris, chef de file d'un mouvement artistique socialisant, qui prônait l'artisanat afin que les pauvres eussent, eux aussi, accès à la beauté" Biancotti, Hector, in : "Le Monde", 07-07-1989

De l’admiration à la colère et de l’enthousiasme au vitriolage, voici sans doute les pages les plus fortes qu’un romancier catholique consacra jamais à un autre romancier catholique

Qu’il s’agisse du style de Flaubert, des vers de Baudelaire comparés à ceux de Hugo, du coup de pinceau de Jacques-Émile Blanche ou des figures propres à Morand, toutes les exigences esthétiques longuement décrites et mises en application dans La Recherche sont ici concentrées. Des textes écrits à la fin de sa vie, et qui peuvent être considérés comme le testament littéraire de Marcel Proust.

Mosaïque de textes fragmentaires, mêlant des extraits de Rabelais aux réflexions personnelles de l’auteur, cet ouvrage ne vise pas à donner une vision exhaustive de la vie et de l’œuvre de Rabelais mais à souligner quel parti il nous est permis, cinq siècles plus tard, de tirer cette pensée visionnaire. Comment lire Rabelais aujourd’hui ? En quoi son originalité nous offre-t-elle matière à réflexion, au sein d’un monde entraîné vers la ruine et le désarroi où s’esquisse, malgré tout, un mode de relations sociales fondé sur la conscience et les progrès de l’humain.

« Pour paraphraser un de nos anciens proverbes qui veut que chacun comprenne en raison de sa propre perversité, je peux dire que j’analyse les traits de son œuvre à l’aune de ma propre perversité littéraire. »(Alexandre Zinoviev)

Poe permet à ces dandys d’exprimer leur aversion pour les États-Unis ; « cette cohue de vendeurs et d’acheteurs », ce « monstrueux sac de dollars ». Mais ces textes sont aussi l’occasion de révéler les irréductibles différences entre ces auteurs.

On trouve au fil des pages de ce livre l’essentiel des questions librement posées pendant vingt ans par Fondane à la poésie, la philosophie, le théâtre, le cinéma, la critique littéraire. Les discours de cet essai peuvent se lire comme autant de textes inspirés, de poèmes ou de contes philosophiques. Fondane achevait ce livre lorsqu’il fut déporté à Auschwitz, où il mourut le 3 octobre 1944.