Yasunari Kawabata Pays de neige A trois reprises, Shimamura se retire dans une petite station thermale, au coeur des montagnes, pour y vivre un amour fou en même temps qu'une purification. Chaque image a un sens, l'empire des signes se révèle à la fois net et suggéré. Le spectacle des bois d'érable à l'approche de l'automne désigne à l'homme sa propre fragilité. Le rideau des montagnes, à l'arrière-plan, déployait déjà les riches teintes de l'automne sous le soleil couchant, ses rousseurs et ses rouilles, devant lesquelles, pour Shimamura, cette unique touche d'un vert timide, paradoxalement, prenait la teinte même de la mort. Yasunari Kawabata, le plus grand écrivain japonais contemporain, a obtenu le Prix Nobel de littérature en 1968.

Le drame est sous-jacent d'un bout à l'autre du roman, tout en laissant une grande place à l'évocation très belle des paysages et des monastères et à de longs échanges sur l'art et la littérature. On y retrouve les thèmes habituels à Kawabata : érotisme, amour, solitude et mort

Le cadre dans lequel se joue le destin des deux héros - 18 et 15 ans - est une petite île du Japon habitée par des pêcheurs aux moeurs familiales, simples et pures. Orphelin de père, Shinji vit avec sa mère, plongeuse comme toutes les femmes de l'île. Il s'est épris, lui pauvre, de Hatsue, la jolie fille du plus riche notable du pays. Mais les projets paternels destinent Hatsue au jeune Yasuo dont la famille est plus riche. Finalement une épreuve destinée à juger des mérites respectifs des deux rivaux apportera une solution au douloureux conflit. Une simple histoire d'amour d'où se dégage une grande fraîcheur.

Des crayons pastels qui s'ennuient dans leur petite boîte trouvent un jour une grande feuille de papier. Toutes les couleurs s'amusent alors à dessiner des fleurs, des papillons... Sauf le petit crayon noir, qui n'arrive pas à trouver sa place. Electre 2015