Première femme peintre de la Grèce moderne, Éléni Altamura-Boukoura est peu connue en dehors de son pays. Sa trajectoire n'en est pas moins fascinante. À une époque où cette activité était pour le moins réprouvée lorsqu'elle était pratiquée par les jeunes filles, elle a dessiné sans discontinuer dès son plus jeune âge. Soutenue par son père, elle a quitté Athènes pour l'Italie afin d'y parfaire son instruction. C'est grimée en homme, sous le nom de Personne, qu'elle a pu pénétrer dans les écoles d'art les plus courues, redevenant Éléni dans son intimité et nouant ainsi une idylle avec le peintre italien Francesco Saverio Altamura. Retraçant le destin de cette femme passionnée, Rhéa Galanaki offre une œuvre bouleversante, à la fois historique et poétique, interrogeant le statut de la femme, qui plus est artiste, sur fond de bouleversements politiques qui allaient dessiner les contours des nations européennes en général, grecque et italienne en particulier. Prix national de littérature de l'Académie d'Athènes en 1999.

Dans une région de Grèce rurale frappée par une terrible maladie qui contamine l'eau, les sols et même les corps, le Père et son fils Christoforos tentent malgré tout de survivre, avec les douze derniers habitants de leur village. Mais lorsque le gouvernement ferme la dernière ligne de bus pour les forcer à regagner la ville, ces villageois à qui il ne reste rien entrent en résistance pour défendre leur terre. Récit captivant aux allures post-apocalyptiques d'une actualité plus brûlante que jamais dans un contexte de crise environnementale et d'inaction politique, Eau noire propose une réflexion engagée sur nos sociétés modernes à travers ce portrait d'un père et de son fils seuls au monde.

Yougoslavie, 1941. Lors de l'attaque allemande, les proches de Dragan, étudiant en médecine, n'ont pas survécu. Obligé de vivre en colocation avec un vieillard, il découvre la vie de cet homme, témoin de tout un siècle d'histoire yougoslave. Dans le logement d'en face, l'apparition d'une jeune fille fréquentant les officiers allemands changera profondément la relation des deux colocataires. ©Electre 2018

Tania Lusic a fui la Yougoslavie dans les années 1990. Devenue professeure à l'université d'Amsterdam, elle enseigne à ses jeunes compatriotes. Soucieuse d'éviter la reproduction des conflits ethniques, elle décide d'organiser des groupes de travail où chacun est invité à parler de sa souffrance. Un roman sur l'exil et l'impossible fidélité aux origines.

Adam, étudiant en lettres et correcteur intérimaire, doit remanier un vieux livre mystérieux pour le compte d'obscurs clients. Se plongeant dans le texte, il s'aperçoit vite qu'il n'est pas seul : d'autres lecteurs le hantent, parmi lesquels une vieille dame excentrique, un agent des services secrets et une jeune fille au doux parfum.

Des fables où, selon les mots de La Fontaine, "le plus simple animal nous (...) tient lieu de maître"

Dans un Japon médiéval, le shogun Ossun fait condamner à mort le samouraï Senzaki, accusé d'avoir tué son prédécesseur. Peu après il tombe éperdument amoureux de Kaguyahime, une jeune femme qui a été recueillie enfant par Obuto Nissan, le vieux gardien d'une forêt de bambous. Négligeant le pouvoir, Ossun se fait renverser et meurt dans l'incendie de son palais.

Alors que la Grèce est désormais dirigée par de fringants quadragénaires proches des banquiers, le commissaire Charitos mène de front plusieurs enquêtes. L'une concerne un triple assassinat, l'autre un détournement d'argent et la troisième des immigrés qui se dénoncent pour dissimuler des coupables. ©Electre 2019

A Athènes, cinq crimes se succèdent, perpétrés avec un Smith & Wesson en usage dans l'armée d'après-guerre. Le commissaire Charitos a fort à faire : déjà occupé à traquer les néonazis de l'Aube dorée qui ont agressé sa fille, il remonte la piste complexe de ces meurtres, revendiqués par un groupe baptisé les Grecs des années 1950. ©Electre 2017

Au cours des huit heures et trente-cinq minutes que dure son vol entre New York et Athènes, Jonathan, jeune trentenaire américain d'origine grecque, se remémore son enfance et l'histoire de sa famille. Un récit sur plusieurs générations qui interroge la transmission du trauma de l'histoire et les manières de le surmonter.

Athènes, 315 avant Jésus-Christ. Théophraste dirige le Lycée, un établissement d'enseignement fondé par Aristote. Quelques années plus tôt, il fut son ami et son disciple. Aujourd'hui, il transmet à ses élèves les préceptes de ce célèbre philosophe, selon lequel « la soif de connaissance et l'envie de découvrir la nature sont innées chez l'homme ». Curieux de tout, Aristote n'a cessé d'explorer le monde dans lequel il vivait, se passionnant pour la philosophie comme pour l'astronomie, la métaphysique et la biologie. Et surtout, il ne se doutait pas que ses théories seraient encore discutées plusieurs siècles après sa mort... Tassos Apostolidis et Alecos Papadatos racontent la vie d'Aristote, qui fut d'ailleurs le professeur d'Alexandre le Grand, et mettent en scène sa pensée. S'ils apportent une réponse à des questions essentielles, comme « Qu'est-ce qui définit un comportement éthique ? » ou « Quelle est la meilleure forme de gouvernement ? », ils n'en oublient pas pour autant de faire preuve d'humour. Lequel est aussi une forme de sagesse que ne dédaignait sans doute pas Aristote...

En mer Egée, un orage contraint un bateau de 400 migrants à accoster sur une petite île de 130 habitants. Cette cohabitation de quelques jours révèle des comportements généreux ou opportunistes, des petites et des grandes misères, de la détresse et de la bienveillance. ©Electre 2021