Prague a toujours été considérée comme l'une des plus belles villes du monde. L'appellation de Cor Europae provient sans doute de l'histoire ancienne du pays, à l'époque où le royaume de Bohème s'étendait, au XIIIe siècle, de la Baltique à la Méditerranée. Cette période était très prospère, particulièrement durant le règne du roi Wenceslaus II Premyslid et culmine avec celui du roi de Bohème et Empereur Charles IV. Malgré le fait que la Bohème était le centre de l'Europe et qu'elle bénéficiait de la présence de nombreux érudits (principalement après la fondation de l'université en 1348), la culture y préservait une tradition plus ancienne. C'est ce que l'on peut constater dans le très beau répertoire de la période de l'Avent et de Noël conservé dans les sources de la cathédrale de Prague et dans celles de l'abbaye bénédictine du château de Prague. On peut ainsi reconstituer la liturgie de la fête de la Nativité qui y était célébrée avec des organums et des tropes dans l'esprit des musiques du XIIe siècle, alors qu'ailleurs en Europe florissait le nouveau style de l'Ars Nova. C'est cela que nous font revivre les merveilleuses voix de l'ensemble Tiburtina. (Electre)

Le Stabat mater du compositeur bohémien Antonin Dvorak, plus connu dans sa version orchestrale, a été initialement composé avec un accompagnement au piano. C'est cette version rarement jouée qui est enregistrée aujourd'hui sur ce disque BR-Klassik, avec l'excellent Bavarian Radio Chorus sous la direction de Howard Arman, et accompagné par Julius Drake au piano.

Tomas Luis de Victoria et Josquin Desprez ne furent pas des contemporains, ils vécurent et travaillèrent dans des pays différents, et partagèrent peu de similitudes dans leur style abstrait de composition. Mais à travers toute l'Europe, des générations de musiciens les ont reconnus comme des âmes sours et les tablatures de leurs messes et motets circulèrent ensemble dans la communauté des luthistes. Pour John Potter, là réside "la vie secrète de la musique, et dans un contexte plus historique, le secret de sa vie réelle". Dans ce projet typique de sa créativité, le musicien explore "ce que devient la musique après qu'elle ait été composée". L'album, produit par Manfred Eicher, a été enregistré au monastère St Gerold dans les montagnes autrichiennes, où Potter avait auparavant contribué à Officium et à d'autres enregistrements avec le Hilliard Ensemble et The Dowland Project.

Enfant prodige, Olivier Greif étudie le piano avec Lucette Descaves et la composition avec Tony Aubin au Conservatoire National Supérieur de Paris. Il se perfectionne à New York auprès de Luciano Berio. Son oeuvre, empreinte de recherche spirituelle, se situe à l'écart des courants en vogue.