En marge, c'est autant de portraits tendres ou ironiques, tracés par la plume sans complaisance et l'?il sûr de Didier Daeninckx, qui tous parlent de la marge.Aux récits d'ouverture qui se situent dans la banlieue, symbole même de la marge - et qui plantent le décor de notre actualité avec ses laissés-pour-compte, ses exilés de l'intérieur -, succèdent ceux où l'on rencontre, au détour de situations drôles ou mélancoliques, d'autres habitants des marges, abandonnés de l'amour, oubliés du temps. Puis le périple s'achève - de la banlieue à la banlieue - avec pour l'auteur un retour à l'enfance, à ce qui a nourri son imagination et façonné sa sensibilité, mémoire et présent mêlés.

Courvilliers en Seine-Saint-Denis. 43 000 habitants. Cow-boys municipaux, milice privée, flics bègues, meurtres à discrétion...

La main courante est ce registre sur lequel, dans les commissariats de police, on inscrit brièvement les incidents enregistrés heure par heure, comme une mémoire quotidienne de tragédies minuscules. Et les lieux, chargés d'histoires, deviennent les métaphores des drames qu'ils abritent parce que ceux-ci s'y ancrent au point d'en être indissociables. On passe du lieu au lieu commun du fait divers.Vingt nouvelles pour prendre le pouls de la ville, et huit récits pour révéler les abîmes au creux desquels le passé se terre, un ensemble tonique et stimulant.

Un étudiant rejoint les rangs de l'armée en Algérie pour échapper à la prison et y découvre la guerre, l'obéissance aveugle aux ordres et la souffrance. (Electre)

Deux longues nouvelles sur le même thème, celui des objets maléfiques. Dans la première, La complainte oubliée, c'est un caméscope qui porte la mort : ceux qu'il emprisonne dans sa mémoire numérique ne tardent pas à perdre la vie. Son propriétaire voit disparaître la femme qu'il aime, et qui lui a offert la caméra pour son anniversaire. Puis c'est au tour d'un vieux marin breton d'être happé par le destin. Dans la seconde, c'est un livre qui sème la désolation, ou plutôt la dédicace que l'auteur a portée sur la page de garde. Ceux qui entrent en contact avec l'ouvrage passent sous le linceul... Avec le sens du détail qui le caractérise, Didier Daeninckx nous offre deux récits courts, qui oscillent entre le fait divers et l'Histoire.

A Paris, le 17 octobre 1961, Roger Thiraud est une des victimes d'une manifestation algérienne qu'il a croisée sur les Grands Boulevards. Sa mort passe pour un des dommages collatéraux de la répression. Vingt ans plus tard, son fils Bernard est abattu à Toulouse. L'inspecteur Cadin doit se confronter à quarante ans d'histoire pour élucider ce mystère.

Vingt et une longues nouvelles caustiques qui épinglent les démissions et les compromissions de la folie ordinaire de notre temps, installant en quelques mots une époque, un lieu, une ambiance, glissant sur un détail détonnant qui induit immédiatement le suspense.

Escroc minable, Melvin Dahmani part en Corse pour assister aux funérailles d'une femme. Il apprend sur place que Lysia Dalestra, un amour de jeunesse, s'est donné la mort. Un peu plus tôt, le frère de celle-ci, Orso, s'était tué en manipulant une bombe qu'il allait déposer près d'une villa. Puis une série de morts suspectes ponctue le séjour de Melvin, qui, intrigué, enquête.(Electre)

Un crime étrange est perpétré pendant la préparation du carnaval d'une petite ville : une jeune femme est assassinée et le géant qu'elle confectionnait est également la cible du tueur mystérieux. Une enquête menée par l'inspecteur Cadin à Hazebrouck, petite ville "sans histoire" décrite dans son quotidien avec beaucoup de justesse.

Ecrivain en mal de contrat, Farrel accepte d'être l'auteur de l'autobiographie d'une modeste vedette du showbiz. L'idole est née, et vit dans une petite ville de l'Est de la France, durement frappée par la crise de la sidérurgie. Son "nègre" part donc enquêter sur son milieu d'origine, mais l'auteur de ses chansons est assassinée...Sur fond de région sinistrée par le chômage, l'auteur dévoile les magouilles des coulisses de l'édition et de la chanson.

Un fait réel de notre histoire passé sous silence par le pouvoir et les médias : le massacre de Français musulmans en octobre 1961 par la police française. Roman policier accompagné d'un dossier pédagogique et des exercices de compréhension.

Valère Notermans est un cinéphile. Lors d'un banal festival, il découvre dans une braderie des images fascinantes qui témoignent d'une grande maîtrise. Il ne se résoudra pas à rejoindre son domicile avant d'avoir identifié le réalisateur de cette troublante bobine. Le recueil Cités perdues convoque l'histoire de la seconde moitié du XXe siècle à travers héros et anonymes. (Electre)

Erik Ketezer est vétérinaire en Normandie. A la suite du meurtre du frère d'une amie, il revient à Courvilliers, une ville de la banlieue parisienne où il a grandi. Durant son enquête sur cette affaire, il découvre que le trafic de drogue règne sur la ville. Les élus locaux sont également corrompus et appartiennent au réseau. ©Electre 2020

A la fin de la Seconde Guerre mondiale en Nouvelle-Calédonie, Viviane se marie contre l'avis de ses parents, avec René Trager, qui prétend être un écrivain connu à Paris fuyant la capitale et son microcosme littéraire. Le couple fait la connaissance d'un bibliothécaire qui reconnaît immédiatement René. L'auteur s'est inspiré d'une histoire d'usurpation d'identité dont il a été victime.

Paris, le 17 octobre 1961, Roger Thiraud est l'une des victimes d'une manifestation algérienne qu'il a croisée sur les Grands Boulevards. Sa mort passe pour un des dommages collatéraux de la répression. Vingt ans plus tard, son fils Bernard est abattu à Toulouse. L'inspecteur Cadin doit se confronter à 40 ans d'histoire pour élucider ce mystère. (Electre)