Construites musicalement de manière à capturer la sensation d'un album de hip-hop (Kenny Beats a d'ailleurs participé au programming sur plusieurs morceaux) les chansons ont ici un double langage, mêlant des ricanements vitrioliques à un commentaire social direct sur le travail passé du groupe. Non loin sous la surface du slogan qu'ils se sont eux-mêmes donnés, se trouve un album profondément complexe et brutalement pertinent qui mâche les clichés et les recrache sous forme de grand art pour les masses.

Le frontman Joe Talbot déclare : "Nous voulons que les gens qui ont vécu un traumatisme, un chagrin d'amour, une perte, sentent qu'ils ne sont pas seuls, et aussi qu'il est possible de retrouver de la joie après ces expériences". Les albums d'Idles ont toujours été ancrés dans ces thèmes primordiaux, mais la capacité du groupe à juxtaposer beauté et rage avec humour et drame n'a jamais été aussi satisfaisante que sur Crawler. Ces histoires prennent vie grâce à la musique d'Idles, la plus touchante à ce jour, enregistrée avec le coproducteur Kenny Beats. Il y a, bien sûr, de nombreux moments qui inspireront une pagaille absolue dans des salles de concerts bondées, mais il y a aussi de nouvelles textures et expériences qui poussent le groupe vers de nouveaux territoires inexplorés. "Je ne nous vois pas vraiment comme un 'groupe de rock'. Et travailler avec Kenny Beats nous a libérés de l'idée de genre", s'enthousiasme Talbot.

Premier album pour ces nouveaux porte-étendards anglais d'un punk violent et survolté.