Voilà deux siècles que Paganini écrivit pour lui (édité en 1817), violoniste plus que virtuose, ce morceau de bravoure qui s'est ensuite retrouvé revêtu d'innombrables parures (29 recensées à ce jour), des plus discrètes (guitare solo) aux plus amplifiées (grand orchestre à la Zarathoustra), parfois curieusement oubliées (signées Schumann, Milhaud, Casella, Dallapiccola... ), les dernières applaudies étant écrites pour violoncelle solo et ensemble de rock (Andrew Lloyd Webber, 1977). Inépuisable vecteur de démonstration technique au fil du temps, voici un choix de chefs-d'oeuvre pour soliste avec le piano de Liszt (1851) et Brahms (1863), pour duo violon-piano avec Szymanowski (1918), pour piano et orchestre avec Lutoslawski (1978) et Rachmaninov (1934) et pour formation symphonique avec Blacher (1947). (Electre)

Cette anthologie des enregistrements de Pierre Boulez pour Erato est à l'image des différents axes esthétiques structurant les programmations musicales qu'il a initiées au cours de sa carrière : des programmations liées aux répertoires du XXe siècle, entre références et découvertes. En effet, trois groupes d'oeuvres semblent ressortir de ces douze disques. Premièrement, celui des illustres aînés, Stravinsky et Schoenberg ; deuxièmement, celui des compositeurs dont les préoccupations de forme et de langage ont pu, de près ou de loin, résonner avec les siennes, d'Elliott Carter à Brian Ferneyhough, Gérard Grisey et Hugues Dufourt, en passant par Iannis Xenakis, Luciano Berio, György Kurtág et Harrison Birtwistle ; troisièmement, le groupe des oeuvres de Pierre Boulez, compositeur.