Il va durer huit mois. Jusqu'à la présidentielle, la France va vivre à l'heure du procès des attentats du 13 novembre 2015. Avec ses larmes, le deuil impossible des victimes et l'enquête sur le commando des premiers kamikazes frappant sur notre sol. Dans le box des accusés, quatorze complices et terroristes de l'Etat islamique.

Me Jean Reinhart, avocat d'une association de victimes, résume ainsi les premières semaines d'audience. Le procès hors normes, conduit par un président affable et ferme face à des djihadistes aguerris, a entamé l'audition des parties civiles. Au programme : émotion, souffrance et... haine.

En 2016, le djihadiste Larossi Abballa assassinait un couple de policiers à leur domicile, sous les yeux de leur fils de 3 ans. Le procès de cet attentat traumatisant se tient à Paris jusqu'au 10 octobre 2023. Dans le box, un seul accusé : Mohamed Lamine Aberouz. L'accusation veut prouver que cet homme radicalisé a prêté main-forte au terroriste ce soir-là. Mais pouvait-il se trouver sur les lieux sans être vu ?

C'est un cas emblématique, et peut-être le plus glaçant au regard du nombre de victimes, des abus sexuels sur mineurs commis par les expatriés en Asie du Sud-Est. Jean-Christophe Quenot, 55 ans, professeur de français à Singapour, sera jugé à Paris du 3 au 7 novembre 2023. Ce prédateur calculateur et obsessionnel a sévi pendant une trentaine d'années.

Dans un réquisitoire fleuve que "Marianne" s'est procuré, le parquet antiterroriste demande que 14 personnes soient jugées pour leur implication dans l'assassinat du professeur en 2020. Plusieurs protagonistes échappent, à ce stade, à la qualification de "complicité", passible de la prison à vie. Explications.