De l'eau tiède sous un pont rouge
Bulletin : L'Avant-scène. Cinéma juin 2025
01 juin 2025
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pp.4-83
La poésie brutale de Shôhei Imamura Imamura voit le monde tel qu'il est. Il n'est pas un sentimental. Il n'est pas un romantique. Il n'est pas un lyrique. Il n'admire pas spécialement le genre humain. Un peu plus que Buñuel pourtant, qui regardait ça d'encore plus haut. C'est déjà ce que remarque Max Tessier, dans le numéro de la revue Ecran de décembre 1972, quand il intitule son article "Shohei Imamura, entomologiste du Japon moderne" (repris et augmenté dans son livre de 1980, Le Cinéma japonais au présent). A cette époque lointaine, deux films seulement du Japonais (sur onze déjà réalisés) sont sortis en France, "Cochons et Cuirassés" (sorti en version française sous le titre "Filles et Gangsters") et "La Femme insecte". Le titre japonais de ce dernier film signifie exactement Entomologie japonaise. Tessier justifie ainsi, et il a raison, cette idée d'un cinéaste regardant l'univers comme un observateur extérieur, surplombant. Tessier, dès cet article fondateur, évoque le « naturalisme » d'Imamura. Anticipant ainsi ce que fait remarquer Stéphane du Mesnildot : "Si Deleuze avait connu le cinéma d'Imamura, il y aurait sans aucun doute vu, autant que chez Stroheim et Buñuel, l'expression exacte de l'image-pulsion". Sommaire. Parcours de l'œuvre de Shôhei Jmamura, par René Marx. Sur le film, par René Marx. Entretien avec Stéphane du Mesnildot à propos de la Nouvelle Vague japonaise, par Myriam Burloux. Shôhei lmamura vu par Max Tessier. Le cinéma érotique japonais, par Pierre-Simon Gutman. Revue de presse de De l'eau tiède sous un pont rouge. Filmographie de Shôhei lmamura. Le dessin de Luc Desportes. La fiche technique du film. Découpage plan par plan rédigé par Marie-Pauline Mollaret, dialogues et vidéogrammes.
Note Générale : Dossier de 10 articles.