Jeté sur une terre vierge de toute présence humaine, Robinson solitaire, inventeur de génie et jardinier obstiné, y poursuit un double but : transformer l’île, en s’efforçant d’y reconstruire son monde antérieur ; se transformer lui-même, grâce à l’épreuve du dénuement et à l’ascèse de la solitude. Robinson, héros mythique par excellence, échappe immédiatement à Defoe, son auteur, en donnant naissance à la robinsonnade.

Dans cette analyse novatrice du célèbre roman de Daniel Defoe, l'auteur veut démontrer que la solitude de Robinson raconte en fait l'invention d'une des catégories les plus archaïques de la psyché humaine, celle de l'autrui. ©Electre 2023

Robinson Crusoé (1719) a engendré une innombrable postérité. Il est à l'origine d'un véritable mythe, dont les littératures de la seconde moitié du XXe siècle ont su se saisir pour le transformer. Mythe moderne par excellence, puisqu'il affirme chez Defoe l'émergence du sujet de la modernité, il est devenu prétexte à une remise en cause de l'individu, à une réflexion sur le mythe lui-même.

L'histoire en anglais, à lire en classe de collège ou avec les parents pour progresser. L'histoire est accompagnée d'illustrations pour faciliter la compréhension du texte anglais. Avec un lexique intégral et quelques points de grammaire en fin d'ouvrage. Un enregistrement est disponible sur Internet pour familiariser les enfants avec la prononciation de l'anglais. ©Electre 2024

Rêvant de voyages et d'aventures, Robinson Crusoé quitte sa famille pour partir sur les mers. Mais il fait naufrage et s'échoue sur une île en plein coeur de l'océan. Un jour, après vingt-quatre ans de solitude, Vendredi fait irruption dans sa vie. Extraits accompagnés d'outils pédagogiques permettant d'en faciliter la lecture et la compréhension.

Grand classique de la littérature publié en 1719, Robinson Crusoé, de Daniel Defoe, est un des premiers romans d'aventures : sur une île inhabitée à l'embouchure de l'Orénoque, près des côtes vénézuéliennes, Robinson, qui a fait naufrage, vit vingt-huit années aux côtés d'un « sauvage » nommé Vendredi. Jean-Jacques Rousseau le considéra comme un livre d'éducation. Dans sa postérité littéraire, il est devenu un mythe. Qu'en font Jean-Jacques Rousseau dans l'Émile (1762), J.H. Campe dans Le Nouveau Robinson, J.D. Wyss dans Le Robinson suisse mais encore Jules Verne quand ils assument la transformation du mythe dans la modernité scientifique et technique ? Que déconstruisent, au XXe siècle, en en subvertissant les valeurs initiales, Jean Giraudoux (Suzanne et le Pacifique), Michel Tournier (Vendredi ou les limbes du Pacifique), J.M. Coetzee (Foe) ou encore William Golding ? Alain Vergnioux s'emploie ici à analyser ces réécritures qui sont parmi les plus significatives. La littérature transforme le récit en mythe. Elle est le témoin de premier plan des paradoxes et des métamorphoses de l'itinéraire littéraire qui, au fil du temps, a réécrit les rapports entre sauvagerie, identité et altérité. Ou comment un roman de formation est aussi l'incessante déformation d'une mythique origine.